Alors que Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, a accueilli hier favorablement le rapport du «groupe Paillotin», qui a pour objet la «réduction de 50% de l’usage des pesticides dans un délai de dix ans, si possible», quelques inquiétudes commencent à faire surface.
Du côté de la Coordination rurale, qui a contribué à l'élaboration du dossier, c'est le volet «formation» qui alarme. En l'état actuel des propositions, ce volet pourrait «braquer les agriculteurs contre l'idée même de ce plan». Pour ce syndicat, l'évaluation prévue des connaissances de l'ensemble des agriculteurs, avec obligation de formation en cas d'échec à l'examen, pourrait être vécue comme une nouvelle brimade infligée à la profession.
La Confédération paysanne, quant à elle, s'inquiète entre autres de retenir 2008 comme référence pour l'évaluation des quantités de pesticides. En effet, pour eux la campagne actuelle représentera probablement une année de forte consommation en pesticides. Elle estime par ailleurs qu'il pourrait y avoir distorsion de concurrence en Europe entre les paysans sans une harmonisation européenne de ce plan.