Le président du conseil régional de l'Auvergne, ancien ministre délégué de l'Agriculture, René Souchon (PS), a lancé l'« Appel de Clermont-Ferrand pour le renouveau de l'élevage », le 8 octobre 2010, lors d'une table-ronde organisée au Sommet de l'élevage sur la Pac après 2013.
La table-ronde réunissait des représentants des syndicats agricoles et plusieurs députés européens de différents partis politiques, ainsi que Hervé Guyomard, directeur scientifique de l'Inra.
« Cette situation de crise ne doit plus perdurer. Il faut sortir de cette spirale de l'échec. Il faut redonner à l'élevage français sa fierté et assurer son dynamisme, en lien avec les attentes de nos concitoyens. Il faut agir, il est temps de mettre en place les actions politiques nécessaires », écrit René Souchon.
L'Appel, qui s'adresse « à l'ensemble des responsables politiques, aux agriculteurs eux-mêmes et à l'ensemble de la société », a été signé également par trois députés européens : José Bové (Verts), Stéphane Le Foll (Alliance progressiste des Socialistes et Démocrates) et Patrick Le Hyaric (Front de gauche pour changer l'Europe).
Selon le texte, « l'élevage est essentiel à l'équilibre économique, social et environnemental de nos territoires ruraux. L'élevage participe à la sauvegarde de notre indépendance alimentaire. (...). L'élevage est vital pour les territoires, il en est même constitutif ».
« Consommateurs et éleveurs doivent se retrouver dans un nouveau « pacte », dans une ambition partagée, ceci dans l'intérêt réciproque des uns et des autres », poursuit l'Appel.
« Pour réussir, il faut sortir de la logique économique actuelle qui met en concurrence toutes les agricultures du monde, alors que les règles du jeu sont partout différentes », ajoute-t-il.
« Il faut agir pour l'élevage en protégeant le marché européen. Aucune concession en la matière n'est possible. L'Europe doit sauvegarder la préférence communautaire. L'Union européenne ne doit pas brader l'élevage au profit d'autres intérêts économiques », affirme-t-il.
« Il faut agir pour l'élevage en défendant une Pac forte pour l'après-2013. Il faut défendre une Pac juste et rééquilibrer les aides en faveur des régions d'élevage. Il faut une Pac qui soutienne l'emploi, qui privilégie le nombre d'actifs dans les exploitations et non le nombre d'hectares », propose le texte.
« La future Pac devra être territorialisée et prendre en compte les spécificités de chaque région d'élevage. Et la Pac devra bien sûr être dotée d'un budget à la hauteur des enjeux à venir. Il faut sanctuariser le budget, et dans cette enveloppe, rééquilibrer les soutiens vers l'élevage », poursuit-il.
« Il faut agir pour l'élevage en défendant les prix... Il s'agit là d'une question majeure et centrale. Défendre les prix, c'est d'abord assurer un cadre économique favorable et défendre une Pac forte et juste. Défendre les prix, c'est aussi gérer la production au plus proche de la demande, réguler les marchés par la puissance publique. La régulation des marchés, cela représente des avantages indéniables, et des avantages qui coûtent peu au budget de la Pac et aux budgets des Etats », affirme ensuite le texte.