A la suite de l'annonce par le gouvernement d'un plan d'urgence pour les éleveurs, la Confédération paysanne estime que « ce plan de soutien aux éleveurs surendettés, notamment les jeunes, est certes nécessaire à court terme, cependant il ne doit pas servir à maintenir un système à bout de souffle et passer sous silence que tous les éleveurs sont aujourd'hui en crise, concernés par la baisse généralisée des prix ».
« Pour résoudre durablement cette crise, il faut stopper net cette politique de libéralisation délibérée qui a poussé au surendettement et met aujourd'hui en péril des dizaines de milliers d'éleveurs. On continue à favoriser la saturation des outils de production des entreprises agroalimentaires au détriment des éleveurs et des territoires », explique le syndicat.
Maîtrise des volumes au niveau européen et réorientation des politiques agricoles
Par ailleurs, « il est illusoire de réactiver le mirage de l'exportation, dont les aléas (embargo russe, contraction des débouchés chinois) sont en grande partie responsables de la crise actuelle ». « Et que dire enfin du silence sur les accords de libre-échange en cours de négociation avec les États-Unis [TTIP] et le Canada [Ceta]. Aucun avenir pour les paysans européens face aux mégafermes-usines nord-américaines ! », poursuit la Confédération paysanne.
« Le bon sens économique et paysan appelle à s'attaquer aux causes profondes de ces crises récurrentes, notamment par la maîtrise des volumes au niveau européen et la réorientation des politiques agricoles vers un autre modèle. »
« Ces aides seront donc à fonds perdus, comme la Cour des comptes en fait état dans son rapport, et ne serviront qu'à financer la restructuration et le plan de licenciement de l'agriculture à taille humaine mis en place par les industries agroalimentaires », estime la Confédération paysanne.