Alors que d'autres syndicats manifestaient, mercredi, contre la directive nitrates ou pour la défense de l'élevage, le Modef fait valoir que « le vrai problème est celui de l'impossibilité pour les éleveurs de répercuter sur le prix de vente des animaux les coûts de mise aux normes des bâtiments d'élevage, l'augmentation du prix de l'aliment du bétail et les coûts liés au respect des règles environnementales ».
Dans un communiqué diffusé le 16 janvier 2013, Jean Mouzat, président du Modef National, se demande : « La journée d'action des syndicats FNSEA-JA, gestionnaires de la quasi-totalité des chambres d'agriculture, n'est-elle pas destinée à camoufler la responsabilité politique de ces deux syndicats dans la crise que subissent les agriculteurs et particulièrement les éleveurs ? Même si, sur le fond, l'extension des zones vulnérables lancées en 2011 par Bruno Le Maire pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. »
« Ainsi, les petites et moyennes exploitations d'élevage dans ces zones vont devoir investir pour augmenter leur capacité de stockage d'effluents alors qu'elles n'ont pas les capacités financières pour y faire face. De même, l'interdiction d'épandage du fumier sur les prairies en automne et hiver est totalement aberrante au regard des règles de bon sens. »
« Pour autant, il ne faut pas passer sous silence le vrai problème qui est celui de l'impossibilité pour les éleveurs de répercuter sur le prix de vente des animaux les coûts de mise aux normes des bâtiments d'élevage, l'augmentation du prix de l'aliment du bétail et les coûts liés au respect des règles environnementales. Et sur cette problématique, les syndicats FNSEA-JA gestionnaires des chambres d'agriculture et des coopératives portent une très lourde responsabilité et l'exemple du prix du lait est à ce sujet très parlant. »
« De même, ils portent l'entière responsabilité des injustices liées à la répartition des aides directes européennes qui profitent avant tout aux grosses exploitations, notamment céréalières, puisque la FNSEA et JA s'opposent à tout plafonnement des aides et à une redistribution à ceux qui en ont le plus besoin. Si l'extension des zones vulnérables est aberrante, cela ne doit pas non plus être l'arbre qui cache la forêt », conclut le Modef.