Des producteurs de l'agroalimentaire chilien négocient la vente de fruits et de saumon à la Russie, espérant ainsi profiter du vide créé par l'embargo de Moscou sur les produits agroalimentaires européens, ont indiqué le 11 août des responsables du secteur.
« Les Russes ont demandé notre aide pour leur trouver des fournisseurs. Nous sommes dans un processus de négociation et de recherche de producteurs », a expliqué à l'AFP Diego Vicente, responsable de la Business Development Platform (BDP), une plateforme crée par la Société nationale d'agriculture pour promouvoir les exportations du Chili à la Russie.
« Nous sommes en train de concrétiser notamment des ventes de certains produits comme du saumon » et des fruits secs, a-t-il précisé. En outre, « il nous restait des stocks de pommes, que nous sommes en train de redistribuer à la Russie », qui se fournissait jusque-là en Pologne.
L'industrie du saumon chilien a également confirmé avoir été sollicitée par la Russie. « Nous avons transmis la demande aux membres de notre association », a précisé à l'AFP Felipe Sandoval, président du groupe des exportateurs de saumon chilien.
Des exportations en augmentation
Les exportations du Chili vers la Russie, notamment des fruits frais et secs, du poisson et des crustacés, de la viande et des conserves, ont totalisé 643 millions de dollars en 2013, soit 52 % de plus qu'en 2012, selon les données du gouvernement chilien.
Selon le directeur des relations économiques internationales (Direcon), Andrés Rebolledo, le Chili considère comme « une opportunité » l'embargo imposé par la Russie aux produits alimentaires en provenance d'Europe. « Il s'agit strictement d'une question commerciale. La position de notre politique étrangère est claire et ce sont des canaux séparés », a-t-il toutefois précisé.
Actuellement, le marché russe est le sixième marché d'exportation des produits alimentaires chiliens. « Nous attachons la plus grande importance à ce marché » car les principales exportations vers la Russie « ne relèvent pas de l'industrie minière mais agroalimentaire, à un moment où le commerce alimentaire est un secteur clé au niveau mondial », avait indiqué en juin le ministre de l'Agriculture, Carlos Furche, lors d'une visite à Moscou.
Le ministre avait réalisé cette visite accompagné d'une importante délégation d'hommes d'affaires chiliens, afin de développer les liens commerciaux entre les deux pays.
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