Après son bon score aux élections aux chambres, le syndicalisme majoritaire ne veut pas s’endormir sur ses lauriers. Lors de son congrès de Marseille, qui se déroule du 27 au 29 mars, la FNSEA s’est penchée mercredi matin sur les moyens d’améliorer le fonctionnement de son réseau et de transformer l’adhésion à ses idées exprimée dans les urnes en adhésion tout court. Ce congrès se veut le point de départ d’un débat qui devrait être poursuivi jusqu’au printemps prochain, avec le renouvellement des équipes dirigeantes.
«Notre représentativité ne fait pas forcément l’efficacité, même si elle y contribue», a reconnu d’emblée Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA
La réflexion s’est appuyée sur la présentation d’un rapport moral construit autour de l’efficacité syndicale. Il propose notamment un plan de suivi et de conquête des adhérents. En commentant le rapport, Jean Bernard Bayard, secrétaire général adjoint, a expliqué qu’il y avait des efforts à faire pour «savoir qui est adhérent, avoir des fichiers clairs et nets», surtout en ce qui concerne les associations spécialisées (AS). «On ne sait pas qui est cotisant au niveau des AS», a-t-il poursuivi.
La FNSEA fait le constat que l’adhésion est aussi examinée en terme de bénéfice personnel. Elle suggère dans son rapport d’instaurer une culture de l’adhérent en le différenciant du non-adhérent, via des services gratuits, une carte moisson (donnant accès des tarifs négociés auprès de commerçants et de fournisseurs), etc.
Jean-Bernard Bayard a souligné qu’il y avait des publics sur lesquels devait porter une attention particulière comme les jeunes agriculteurs, les agricultrices, les retraités. La FNSEA propose la création d’un statut de «membre associé cotisant» pour s’ouvrir à des non-agriculteurs partageant des problématiques rurales communes et qui auraient accès aux services de la maison.
Une perche est timidement tendue en direction des pluriactifs dont le nombre progresse. «Les FDSEA les plus concernées peuvent envisager de créer un groupe de travail spécifique», peut-on lire dans le rapport.
Celui-ci met en avant la nécessité de bien gérer la transition JA-Fédé pour qu’il n’y ait pas de déperdition . «Une politique d’adhésion doit être clairement établie entre la FDSEA et les JA», lit-on dans le rapport.
Pour Christiane Lambert, les «Fédé» ont aussi des efforts à faire pour aller chercher les responsables JA avant de se les faire souffler sous le nez par d’autres structures. «Il y a beaucoup de pertes en cours de route, a-t-elle fustigé à la tribune, car «Groupama, le Crédit agricole et les coops viennent faire leur marché avant nous».
Dominique Barrau a longuement insisté sur la partie formation afin de préparer les dirigeants de demain, du local à l’international. Il s’agit d’instaurer une obligation de formation incitée financièrement à l’attention de ceux qui veulent prendre des responsabilités au sein du réseau FNSEA.
Les relations entre les associations spécialisées et la FNSEA ont fait l’objet de plusieurs interventions de la salle, avec une volonté affirmée de remettre de l’ordre dans les conditions d’adhésion aux AS.
Dans le rapport, il est clairement mentionné que «les AS ne doivent pas être le lieu de l’expression du pluralisme». Aujourd’hui, un adhérent d’un syndicat concurrent de la FNSEA peut l’être d’une association spécialisée de la FNSEA. Un membre de la FDSEA de la Sarthe a ainsi relevé qu’un représentant de la CGB du département était le numéro deux de la CR. «Il est temps de faire le ménage!» a-t-il scandé.
Téléchargez Le rapport moral de la FNSEA (505.91 Ko) (congrès à Marseille, 27-29 mars 2007)