La FNSEA, réunie en congrès du 27 au 29 mars à Marseille, a abordé mercredi après-midi la question de l’organisation économique, à l’occasion de deux tables rondes consacrées à ce sujet.
«Nous sommes au lancement d’une réflexion globale qui ne se veut pas monolithique», a expliqué Xavier Beulin, premier vice-président de la FNSEA. «Il ne s’agit pas de transposer une organisation d’un secteur à l’autre. Mais au regard de la grande diversité des productions, des terroirs et des outils de transformation, il faut trouver les bonnes voies et les bons moyens pour être efficace au niveau du rapport de force. Le champ interprofessionnel est intéressant pour se doter d’outils d’information et pour mieux faire fonctionner nos dispositifs de promotion».
Xavier Beulin a ainsi évoqué le poids important de la grande distribution face à l’amont de la filière mais aussi le désengagement progressif de l’Europe dans la gestion de marchés. Le premier vice-président de la FNSEA a aussi souligné le peu d’entrain de Bruxelles concernant les outils de gestion de crise.
«On nous dit qu’il faut se confronter au marché et que pour cela nous devons nous organiser. Mais quand on s’organise, on nous impose des contraintes réglementaires en lien avec le droit à la concurrence, a expliqué Henri Brichart, président de la FNPL (producteurs de lait). Quel est l’objectif d’une politique de la concurrence?»
Son objectif est «de permettre la libre circulation des produits sur le marché intérieur au profit du consommateur , a répondu Marie-Christine Buche, sous-directrice de la DGCCRF. Elle a ainsi expliqué que Bruxelles avait fait parvenir à la France une lettre de 24 pages expliquant que la fixation d’un prix minimal n’était pas conforme au droit européen.
Mais interrogée par plusieurs congressistes sur l’interdiction en France de produits phytosanitaires autorisés dans d’autres pays de l’Union européenne, elle n’a guère apporté de réponse probante. Les intervenants de la salle ont en effet expliqué qu’une telle situation entraînait des distorsions de concurrence au sein de l’UE.
Enfin, réagissant à la présentation d’organisations de producteurs ayant une position dominante dans leur pays (les légumes en Belgique et le porc au Danemark), Marie-Christine Bruche a expliqué qu’une position dominante s’analyse à l’échelon du marché européen. «Avoir une position dominante n’est pas interdit, ce qui l’est, c’est l’abus de position dominante», a-t-elle indiqué.