« 2014 s'annonce comme une très bonne cuvée » : tel est le constat volontairement encourageant de Frédéric Lanoë, président de France Energie Eolien (FEE), lors de l'ouverture du 5e colloque national éolien de FEE, le 2 octobre. Laurent Michel, directeur général de l'énergie et du climat du ministère de l'Ecologie, déclare en ce sens que « ce sont en moyenne 300 MW par trimestre qui devraient être raccordés cette année ».
Mais « alors que pendant 4 ans l'éolien a dévissé », selon les propres mots de M. Lanoë, la filière manque de visibilité pour soutenir la lancée entamée cette année. Et pour l'encourager, FEE identifie quatre axes de travaux qui, pour certains, trouvent des réponses dans le projet de loi pour la transition énergétique, actuellement discuté à l'Assemblée nationale.
Il s'agit tout d'abord des difficultés liées à l'espace nécessaire au développement de la filière, restreint par les zones interdites (armée, météo France) et les schémas en saturation définis dans le Grenelle. Ensuite, le temps trop long des projets perturbés par les recours et les procédures administratives. FEE souligne également le coût préoccupant des taxes qui augmentent ainsi que celui des raccordements, cela alors que l'éolien devient compétitif face au nucléaire. Enfin, la filière rencontre encore de nombreux problèmes pour recruter du personnel qualifié.
Mais, toujours dans la logique de soutien à la filière, FEE a surtout mis en avant des propositions visant le marché de l'électricité. Commandé au cabinet de conseil Pöyry, un rapport conclut ainsi que les conditions nécessaires au succès de la filière sont d'« adapter le marché pour intégrer les énergies renouvelables, et non l'inverse », tout en conservant les conditions actuelles pour garder la confiance et la stabilité du secteur.
Enfin FEE, qui représente 90 % des éoliennes installées en France et rassemble plus de 180 entreprises, profitait du colloque pour annoncer que l'emploi avait résisté au creux de la vague : « 10.840 personnes font vivre et vivent de l'éolien », déclarait le président de FEE. La puissance éolienne installée en France dépasse désormais les 8.200 MW (soit plus de 3 % de la consommation française d'électricité).