Ségolène Royal a assuré dimanche qu'il n'y aurait pas d'exploitation de gaz de schiste, ni même d'investigation sur le gaz de schiste, tant qu'elle serait ministre de l'Ecologie.
« Tant que je serai ministre de l'Ecologie, il n'y aura pas de gaz de schiste et pas d'investigation sur le gaz de schiste », a-t-elle déclaré lors du « Grand Rendez-vous » Europe 1/Le Monde/I-Télé, en réponse à une question sur la prise de position de Nicolas Sarkozy en faveur d'une exploitation du gaz de schiste en France.
« Tous nos moyens publics et privés doivent être sur les économies d'énergie et les énergies renouvelables », a-t-elle ajouté. « C'est une bulle spéculative, le gaz de schiste », a encore estimé Mme Royal. « Il n'est pas question, à un moment où on a des ressources publiques rares, d'investir dans des filières aléatoires et spéculatives », a-t-elle dit.
« Les experts américains en reviennent du gaz de schiste. Il y a beaucoup de dégâts environnementaux, ensuite le coût s'est révélé beaucoup plus important que prévu », a-t-elle souligné. « On commence à voir aux Etats-Unis des friches industrielles scandaleuses, avec des riverains effarés, des poches de pauvreté et des poches de chômage » sur les sites d'exploitation abandonnés, a poursuivi la ministre.
Nicolas Sarkozy s'était prononcé jeudi, lors de son premier meeting à Lambersart (Nord), en faveur d'une exploitation du gaz de schiste en France. « Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l'énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c'est inacceptable », avait lancé l'ancien chef de l'Etat.
Sous son quinquennat, le Parlement avait pourtant voté, en juillet 2011, une proposition de loi de Christian Jacob (UMP) qui interdisait le recours à la technique de fracturation hydraulique pour exploiter le gaz de schiste.