Pour la seconde fois, mercredi, le Congrès américain a passé outre le veto opposé par le président George W. Bush au projet de réforme du Farm Bill (loi agricole).
Les votes massifs de la Chambre des représentants (317 voix contre 109) puis du Sénat (80 contre 14) vont permettre au texte de devenir loi en dépit du veto présidentiel, le deuxième opposé à ce texte en moins d'un mois.
Car c'est peu ou prou le même texte que le Congrès a adopté, après s'être rendu compte que, dans le premier texte présenté à M. Bush, il manquait 34 pages consacrées à l'aide alimentaire à l'étranger.
Pour éviter toute contestation, le Congrès avait décidé de soumettre à nouveau le texte dans son intégralité au président, plutôt que la seule section rétablie.
Bush a expliqué mercredi qu'il persistait à s'opposer à un texte qui, selon lui, subventionne les riches exploitants agricoles, use d'artifices pour occulter des dépenses en augmentation, et comporte des dispositions servant des intérêts particuliers mais sans rapport avec l'objet du texte.
Selon lui, ce texte va à l'encontre de la libéralisation des marchés que recherchent les Etats-Unis dans les négociations commerciales internationales.
Le président des Etats-Unis juge «irresponsable» d'augmenter la part des subventions gouvernementales pour certaines cultures alors que les denrées alimentaires atteignent des prix records.
Le président démocrate de la commission de l'agriculture à la Chambre, Collin Peterson, a en revanche estimé que «surtout vu les graves inquiétudes soulevées par la hausse des prix alimentaires et les graves inondations touchant les récoltes du Midwest, cette loi agricole apporte un important filet de sécurité pour les familles et les agriculteurs».
Environ deux tiers de la loi financent des programmes nationaux d'alimentation et des coupons alimentaires.
Le Congrès américain peut passer outre le veto présidentiel s'il parvient à réunir une majorité d'au moins les deux tiers dans chacune des Chambres.