L'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a invité jeudi les pays du G8 à verser les 20 milliards de dollars promis aux pays pauvres pour accroître leur sécurité alimentaire lors du sommet des huit pays les plus industrialisés de juillet 2009 en Italie.
« En ce qui nous concerne, nous n'avons pas vu cet argent. Nous voulons tirer une sonnette d'alarme », a déclaré le directeur général de la FAO, Jacques Diouf.
« Cela ne veut pas dire que cet argent n'ait pas emprunté d'autres canaux, que nous ne connaissons pas, nous ne voulons pas porter de jugement. Nous disons simplement que nous ne voyons pas cet engagement se matérialiser », a ensuite nuancé le responsable de la FAO.
Les huit pays les plus développés du monde, les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Japon, l'Italie et le Canada, s'étaient engagés en juillet 2009 lors de leur sommet à L'Aquila, dans le centre de l'Italie, à donner environ 20 milliards de dollars sur trois ans pour la sécurité alimentaire.
En novembre 2009, le ministre italien de l'Agriculture, Luca Zaia, avait annoncé une réunion des pays du G8 à Rome « au début de 2010 » pour « définir les modalités opérationnelles concrètes » d'intervention et pour « mieux canaliser les ressources » mais cette réunion ne s'est toujours pas tenue.
« Nous souhaitons voir cet argent arriver jusqu'aux pays où les gens sont pauvres et affamés. Les chemins que prend cet argent ne nous importe pas, il peut circuler de manière bilatérale, régionale, multilatérale », a assuré M. Diouf.
La FAO a adopté en novembre 2009, lors de son sommet tenu à Rome, un document final qui se fixe pour objectif d'« éradiquer la faim dans le monde ». Mais ce texte valant engagement a été très critiqué par les organisations humanitaires car il ne contient aucun engagement chiffré, ni date butoir pour y parvenir.