Un mois jour pour jour après le violent séisme qui a frappé Haïti, le Pam (Programme alimentaire mondial) organisait vendredi une réunion de haut niveau à Rome pour évoquer la manière dont les agences des Nations Unies et les pays donateurs peuvent soutenir les programmes du gouvernement haïtien en faveur de la sécurité alimentaire.
Lors de cette réunion à l'initiative de Joanas Gue, ministre haïtien de l’Agriculture, Jacques Diouf, directeur général de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), s'est inquiété du manque de soutien à l'agriculture de l'appel d'urgence international mis en place pour répondre aux besoins d'Haïti, à moyen et long terme, rapporte un communiqué de l'organisation, vendredi.
Le directeur de la FAO a proposé « la création d'un groupe de travail tripartite FAO, Pam et Fida (Fonds international de développement agricole) afin de contribuer ensemble à la préparation d'un plan à moyen et long terme en vue d'appuyer le gouvernement haïtien dans son effort de relance du secteur agricole ».
La reconstruction nécessite une relance de la production alimentaire et des investissements massifs dans les zones rurales, a-t-il fait valoir.
« A l'heure où Haïti fait face à une crise alimentaire majeure, nous nous alarmons du manque de soutien à la composante agriculture de l'appel éclair des Nations Unies », s'est-il alarmé.
L'appel en question estimait à 23 millions de dollars - sur un total de 575 millions - les besoins immédiats de l'agriculture haïtienne, rappelle la FAO. Or à ce jour, seulement 8% de ce montant ont été financés, selon Jacques Diouf.
« La reconstruction économique et sociale d'Haïti nécessite une relance de la production alimentaire et un investissement massif dans les zones rurales », a-t-il ajouté.
« La priorité immédiate, a insisté J. Diouf, est l'appui à la saison agricole de printemps qui démarre en mars et représente plus de 60% de la production alimentaire nationale. »
La FAO a déjà commencé à distribuer des semences, des engrais et des outils pour la mise en culture, indique le communiqué.
Jacques Diouf a expliqué que si elles sont semées dès à présent, ces cultures permettront, en seulement trois mois, d'alimenter les familles bénéficiaires et leurs communautés, et ce pour plusieurs mois.
Une équipe multidisciplinaire, a-t-il ajouté, s'apprête à se rendre en Haïti pour travailler avec le ministère de l'Agriculture à la formulation du programme de relance à moyen et long terme du secteur agricole.
Lire également :
- Haïti :le Fida et la FAO apportent leurs soutiens à l'agriculture (8 février 2010)