Le Fonds international de développement agricole (Fida, agence de l'ONU) a annoncé un don de 5,66 millions de dollars à Haïti pour améliorer la production agricole dans certaines régions pauvres du nord du pays dévastées par le séisme du 12 janvier 2010, lundi, dans un communiqué. La FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) souligne que l'urgence est de « sauver la prochaine récolte ».
« Au début de 2008, Haïti a été frappé par la hausse des prix des denrées alimentaires et les désastreux ouragans. Et maintenant c’est le tremblement de terre », a déploré Josefina Stubbs, la directrice de la division en charge de l'Amérique latine et des Caraïbes du Fida.
Le Fonds « a apporté une aide de 10,2 millions de dollars à Haïti au cours des trois dernières saisons de semis pour améliorer la production agricole et pour soutenir plus de 240.000 petits agriculteurs en leur procurant des semences, des engrais et des outils agricoles » a poursuivi Josefina Stubbs, « le Fida continuera de soutenir les Haïtiens en ce moment difficile ».
Selon le communiqué, le Fida et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) « vont prolonger le programme qui a été mis en cours en 2008 après la hausse des prix des denrées alimentaires afin de satisfaire les besoins des petits agriculteurs en semences et en outils agricoles pour les saisons de semailles de mars et juillet ».
La FAO explique de son côté qu'elle « vient de lancer un programme de soutien dans l'urgence à 600 personnes pour le déblayage des canaux d'irrigation dans et autour de l'épicentre du tremblement de terre du 12 janvier 2010, en vue de sauver les récoltes de haricots et de maïs ».
« A cet effet, la FAO verse un petit salaire à chaque travailleur et fournit 600 outils qui seront ensuite remis aux associations d'agriculteurs dans les zones rurales de Léogâne. »
« Les dégâts aux installations d'irrigation sont susceptibles de compromettre les récoltes et l'interruption des approvisionnements en semences et en engrais pourrait réduire les semis durant la principale campagne agricole de printemps », s'inquiète l'organisation, qui « s'emploie en priorité à assurer des financements pour fournir des intrants ». Il s'agit « de sauver la campagne de semis de printemps qui représente 60 % de la récolte nationale », explique la FAO.
« Le secteur agricole d'Haïti a également pâti de la destruction partielle de l'ancien bâtiment du ministère de l'Agriculture à Port-au-Prince, ainsi que des laboratoires et des entrepôts, sans parler des pertes en précieuses vies humaines qui formaient le personnel de ce ministère », ajoute-t-elle.
Le ministre de l'Agriculture de la République d'Haïti, Joanas Gué, doit se rendre vendredi à Rome pour rencontrer les chefs des trois agences des Nations unies (FAO, Fida et Pam) et discuter avec eux du développement agricole à moyen et long terme et de la sécurité alimentaire.