Pour combattre la tragédie de la faim dans le monde, une soixantaine de chefs d'Etat participent depuis lundi matin à Rome à un sommet de la FAO, snobé par la quasi-totalité des dirigeants du G8 à l'exception du chef du gouvernement italien, et accueilli dans un certain scepticisme.
Outre le pape Benoît XVI, des chefs d'Etats venus surtout d'Afrique, d'Asie et d'Amérique Latine ont répondu à l'invitation de l'organisation des Nations unies pour l'Agriculture et l'Alimentation (FAO), dont le siège à Rome fait l'objet d'importantes mesures de sécurité depuis dimanche.
Parmi eux, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, le président brésilien Lula et son homologue controversé, le Zimbabwéen Robert Mugabe.
Du côté des pays du G8, seule l'Italie sera représentée par son chef du gouvernement, Silvio Berlusconi.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, arrivé depuis dimanche dans la capitale italienne, a accompagné Jacques Diouf, directeur général de la FAO, dans la grève de la faim de 24h que ce dernier a lancée ce week-end pour sensibiliser l'opinion, et qu'il a lui même observée «par solidarité».
A l'opposé d'un «climat de grand septicisme» dans lequel s'ouvre ce sommet, Jacques Diouf, directeur général de la FAO, estime que «le combat contre la faim peut être remporté».
Pourtant, aucun nouvel engagement chiffré ne figure dans la quarantaine d'articles du projet de déclaration finale de ce sommet de Rome. Notamment pas les 44 milliards de dollars annuels pour l'agriculture, jugés nécessaires par la FAO.
Les auteurs de la déclaration se contentent de saluer la promesse des membres du G8 à l'Aquila en juillet dernier de mobiliser 20 milliards de dollars sur trois ans contre la faim, et de demander que «ces engagements soient honorés».
Les organisations d'aide au développement ActionAid et Oxfam ont dénoncé par avance un sommet qui «risque d'être un gaspillage de temps et d'argent».
En juin 2008, les pays membres de la FAO s'étaient engagés à réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici à 2015. Depuis, ce chiffre est passé de 850 millions à 1,02 milliard.
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