Après les révélations d'une revue spécialisée qui indique dans son numéro de novembre que les produits bio coûtent 72% plus cher que les produits conventionnels correspondants, Dominique Marion, président de la Fnab, réagit et dénonce «le faux débat sur les prix des produits bio», «sous couvert d'une enquête orientée qui ne concerne que la grande distribution».
Au sujet des éléments qui forment le prix, «la distorsion de concurrence est présente à tous les niveaux de la construction du prix», indique la Fnab. «En France, 60.000 exploitations agricoles françaises concentrent à elles seules 80% des aides de l’Europe payées par les impôts des citoyens. La répartition de ces aides – décidée par le syndicalisme majoritaire et acceptée par l’Etat – entraîne des différences de subvention à l’hectare pour tous les produits. Le différentiel peut aller jusqu’à 400% entre le maïs irrigué et l’herbe des prairies naturelles», souligne D. Marion.
Selon lui, «il est donc essentiel, pour rapprocher équitablement les prix des produits bio des prix des produits issus des pratiques intensives et productivistes, de répercuter les coûts techniques et sociaux que génèrent ces derniers: dépollution de l’eau, des sols, et traitement des conséquences d’une alimentation surchargée en pesticides sur la santé».
La réduction du coût des produits biologiques passe, selon la Fnab, par «une meilleure redistribution des aides européennes et par une réforme des pratiques agricoles. Elle passe aussi par un changement des pratiques de la grande distribution. Il est moins que certain que les prix les plus bas se trouvent dans ces temples de la consommation», car selon D. Marion, «les distributeurs spécialisés en bio sont environ 40% moins chers que la GMS généraliste».
«C’est le débat que la Fnab souhaite engager avec tous les acteurs du secteur, pour mettre au point un vrai plan d’alimentation européen qui permettra de remplir le "panier de la ménagère" de produits sains, au plus près des lieux de production, et de poursuivre le développement des filières pour mettre à la disposition du plus grand nombre des produits moins chers.»
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