Les opposants à la « ferme des 1.000 vaches » ont demandé lundi en référé la suspension du permis de construire de la ferme devant le tribunal administratif d'Amiens, ont annoncé leur avocat et la Confédération paysanne.
« On demande la suspension de l'arrêté de permis de construire de la ferme des 1.000 vaches », située près d'Abbeville, dans la Somme, a indiqué à l'AFP Me Grégoire Frison, avocat de la Confédération paysanne, de l'association d'opposants locaux Novissen et des associations MNLE, L214 et Picardie Nature.
Ce recours en « référé-suspension » concerne le permis de construire de la ferme « qui a été délivré il y a un an et demi » et « dont on dit qu'il faut le suspendre compte tenu d'irrégularités manifestes et nombreuses », a poursuivi l'avocat.
« Si ce n'est pas suspendu, le projet va continuer et même si le permis est annulé dans six mois, un an, ça sera construit et on permettra [au promoteur Michel Ramery] de régulariser sa situation », a-t-il encore déclaré.
La décision du tribunal administratif doit tomber dans une quinzaine de jours, selon Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne.
Un arrêté préfectoral a limité à 500 le nombre de vaches laitières sur le site tant que la surface d'épandage des boues résiduelles ne serait pas suffisante. Mais les opposants estiment que les dimensions de la ferme, et du méthaniseur qui y est associé, n'ont pas été changées et qu'il s'agira à terme d'une ferme de 1.000 vaches.
L'Etat a demandé le mois dernier la démolition de bâtiments illégaux ne correspondant pas au permis de construire délivré, sans cependant avoir le pouvoir de contraindre le promoteur à s'exécuter.
Un « hangar à paille » a notamment été démoli, selon les opposants. M. Ramery a déposé simultanément une demande de « permis modificatif » pour ses installations.
Joints par l'AFP, les services de M. Ramery n'ont pas fait de commentaire, souhaitant « laisser le juge faire son travail ».