Monique Eloit, directrice adjointe de la Direction générale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'Agriculture, n'a pas caché aux représentants des groupements de défense sanitaire (GDS), réunis jeudi en assemblée générale à Paris, que «2008 sera une année difficile et compliquée» concernant la fièvre catarrhale ovine (FCO).
«En 2007, nous avons fait avec arcs et fléchettes, a-t-elle expliqué. 2008 sera une année importante car nous pourrons disposer du vaccin pour la lutte médicale», soulignant que la fenêtre de tir entre le mise à disposition de ce vaccin et la fin de l'été, période à laquelle l'épidémie a explosé en 2007, sera courte.
«Il faut être clair entre nous. On va essayer de définir une stratégie vaccinale. Mais il ne faut pas s'attendre à des choses hypercalées. En 2008, nous ferons au mieux en peu de temps avec les doses qu'on aura. On ne peut pas exclure les bugs», a ajouté Monique Eloit.
Dans l'état actuel des discussions, sont considérés comme prioritaires pour la vaccination les 16 départements placés en zone réglementée la première année où la maladie a sévi en France et les petits ruminants de l'ensemble des zones réglementées françaises.
Les représentants des GDS ont voulu savoir pourquoi ils n'entendaient parler que de deux firmes pharmaceutiques de la part des pouvoirs publics lorsqu'ils évoquent l'achat de vaccin, alors que trois entreprises sont dans les rangs pour l'appel d'offres lancé par le ministère.
Monique Eloit a répondu que la règle voulait, dans un marché public, qu'une seule entreprise décroche le contrat: en l'occurrence une pour le vaccin bovin, et une pour le vaccin ovin. Elle a souligné que cet appel d'offres permettait de garantir l'approvisionnement de la France, et que les pays qui n'avaient pas lancé ce type de démarche seraient servis ensuite.
A également été portée au débat la mise en oeuvre de la vaccination. Les GDS ont plaidé pour une participation des éleveurs. Ils craignent que les vétérinaires ne puissent assumer sur une zone donnée l'ensemble des vaccinations dans les délais très courts qui leurs seront impartis.
Michel Cadot, le directeur de cabinet de Michel Barnier, lui aussi présent à cette assemblée générale, a écarté cette possibilité pour des raisons juridiques. Paris ne veut sans doute pas prendre le risque de perdre le cofinancement européen pour cette campagne de vaccination. Michel Cadot a toutefois ajouté que le ministre ne s'interdisait pas d'associer des professionnels et leurs fédérations à l'opération avec un encadrement adéquat.
Concernant le sérotype 1 de la FCO, une campagne de vaccination débutera en mars dans les départements placés en zone réglementée dans le sud de la France. Elle concernera 700.000 bovins et 1 million de petits ruminants.
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