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Filière de la viande

40 propositions de la Mission commune d'information du Sénat (+ VIDEO)

Publié le jeudi 18 juillet 2013 - 17h44

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« L'objet de la Mission n'est pas de mener une enquête sur l'affaire de la viande de cheval, mais de faire une analyse des forces et faiblesses de la filière de la viande. » C'est ainsi que Bernadette Bourzai, sénatrice de la Corrèze, a présenté la Mission commune d'information sur la filière de la viande, dont elle est la présidente, au Sénat lors d'une conférence de presse le 18 juillet 2013. Les travaux ont duré quatre mois, au cours desquels a été abordée la problématique de la sécurité sanitaire, de l'économie des filières et des défis sociétaux.

 

« Depuis la crise de la vache folle, la traçabilité a été renforcée pour les bovins et les ovins, assure Sylvie Goy-Chavent, sénatrice de l'Ain et rapporteure de la mission. Il existe un arsenal de mesures de précaution. »

 

La sécurité sanitaire apparaît donc globalement satisfaisante aux yeux de la Mission. Ses membres rappellent d'ailleurs que le « horse-gate » est une affaire de fraude, et non un scandale sanitaire : « Personne n'est mort en mangeant de la viande de cheval », insiste Sylvie Goy-Chavent.

 

Puisque le protocole de traçabilité paraît fiable, la Mission pointe du doigt les contrôles et les mauvaises intentions : « Nous proposons qu'il y ait un agrément pour les traders, et donc une perte d'agrément et des sanctions en cas de fraude », indique Sylvie Goy-Chavent. Elle pointe aussi du doigt la nécessité de renforcer les contrôles, notamment auprès des derniers maillons de la filière, mais déplore un manque d'effectif au sein des services officiels de contrôle.

 

Quand elle aborde le chapitre économique, Bernadette Bourzai tire la sonnette d'alarme. « En bovins, nous n'avons pas eu de statistiques nationales, mais les témoignages laissent penser que la décapitalisation risque de se poursuivre et que de nombreuses exploitations ne seront pas reprises. »

 

Ainsi, la Mission rappelle que « même lorsque les prix de vente des productions animales progressent, le revenu stagne. L'explication de ce phénomène, c'est l'impact du coût de l'alimentation animale ». Elle déclare qu'il est impératif que la nouvelle Pac aille dans la direction de l'élevage, et insiste sur le revenu des éleveurs. « Comment voulez-vous qu'avec une telle astreinte de travail un jeune puisse se contenter d'à peine un Smic ? », questionne Sylvie Goy-Chavent.

 

Si la Mission rapporte cette situation économique en élevage, c'est bien parce qu'elle a des répercussions sur le maillon industriel. « Beaucoup d'abattoirs ne tournent pas à pleine capacité, ce qui pénalise la compétitivité, signale Bernadette Bourzai. Cette dernière dépend aussi de l'utilisation extensive, voire abusive en Allemagne, de la directive sur le détachement des travailleurs. » La Mission propose, entre autres, de développer la filière d'exportation : « Pas uniquement en vif, mais aussi en produits transformés dans nos outils afin de les faire fonctionner. »

 

Enfin, les questions sociétales mènent naturellement la Mission à s'interroger sur le bien-être animal et l'environnement. « Répondre à ces interrogations relève plutôt des pouvoirs publics, » admet Sylvie Goy-Chavent.

 

La Mission demande néanmoins de ne pas pénaliser la filière de la viande au nom de l'environnement : l'exonération du transport des animaux vivants de l'écotaxe sur les poids-lourds, celle de la taxe carbone pour les élevages à l'herbe, etc. font partie des pistes.

 

Autres question : l'abattage rituel. « Cette souffrance ne peut pas être passée sous silence, affirme-t-elle. » Pour la Mission, le mode d'égorgement à vif doit rester une dérogation au regard de la douleur animale. Elle cite un chiffre de l'Inra indiquant que l'agonie d'un gros bovin abattu sans étourdissement peut aller jusqu'à quatorze minutes.

 

« Nous souhaitons instaurer un étiquetage obligatoire du mode d'abattage selon des modalités non stigmatisantes, poursuit Sylvie Goy-Chavent. Nous voulons aussi instaurer des contrôles vétérinaires physiques aux postes d'abattage pour toutes les espèces. Nous demandons enfin qu'un outil statistique soit rapidement mis en place dans tous les abattoirs car aujourd'hui il est difficile d'obtenir des chiffres précis sur l'abattage rituel. »

 

 

Téléchargez les 40 propositions de la Mission commune d'information sur la filière de la viande.

 

Hélène Chaligne


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