La production communautaire de viande bovine et de volaille devrait peu évoluer en 2013, estime la direction générale de l'agriculture (DG Agri) de la Commission européenne dans ses prévisions du début de juillet 2013. Les abattages de porcs sont attendus en baisse, ceux d'ovins-caprins en légère hausse.
Viande bovine : redémarrage en 2014
Selon Bruxelles, le cheptel bovin communautaire comptait 86,6 millions de têtes en décembre dernier (+0,5 %). Le nombre de vaches reste stable, après trois années consécutives d'un déclin qui a amoindri les disponibilités en viande en 2012. En 2013, l'offre pourrait se stabiliser et rebondir en 2014, grâce au mouvement de recapitalisation, en particulier du troupeau laitier depuis 2012.
Les services de la statistique estiment que, dans ces conditions de production, les importations communautaires atteindraient en 2013 un niveau proche de celui de 2010. Ils soulignent les plus grandes disponibilités en Amérique du Sud, là aussi après une phase de recapitalisation. En 2014, les importations européennes pourraient reculer légèrement, du fait du rebond de la production intérieure.
Du côté de la consommation, la Commission prévoit qu'elle continuerait de reculer, mais à un rythme inférieur. L'amélioration de la situation économique dans la plupart des pays de l'UE et la légère reprise de l'offre en 2014 conduiraient à une stabilisation de la consommation à 10,8 kg par habitant.
Viande porcine : nouveau repli de 2 % en 2013
Dans la continuité de 2012 (-2 %), la production porcine communautaire reculerait à nouveau en 2013. Bruxelles pointe du doigt les coupables : le prix de l'aliment et le mouvement de restructuration lié à la mise en place des normes « bien-être » pour le logement des truies gestantes. Bilan, la production européenne de viande porcine chuterait de 2 % en 2013.
Selon Bruxelles, les disponibilités plus faibles se traduiraient par une progression du prix de la viande porcine. La Commission prévoyait un début d'augmentation en juin, considérant que la fermeté des cours et la baisse de l'offre conduiraient à une baisse de la consommation et des exportations (-6 %) en 2013. Les prévisions d'évolution du prix des céréales et le niveau de récolte attendu pour 2013 conduisent la Commission à prévoir un redressement de la production en 2014 et une stabilisation de la consommation.
Viande de volaille : la production de poulet ralentit
Après des années de forte croissance européenne et mondiale, la demande marquerait le pas en 2013. Bruxelles estime que le prix de l'aliment a mis les marges des producteurs sous pression et limiterait leur production (12,5 millions de tonnes). Ce qui entraînerait les prix de la viande de volaille à des niveaux records. Malgré des perspectives plus favorables au second semestre pour le prix de l'aliment, la production continuerait à ralentir en 2014.
Du côté du commerce, les exportations atteindraient, selon la Commission, un plateau en 2013 (1,3 million de tonnes). Elles sont destinées principalement à des pays d'Afrique et à l'Arabie Saoudite. Les ventes de volailles à l'extérieur des frontières européennes pâtiraient d'un renforcement de la compétition internationale sur le marché mondial, de coûts de production élevés et d'une parité euro/dollar défavorable.
Depuis la levée de l'embargo sur la Thaïlande en juillet 2012, les importations européennes de viandes saumurées ont augmenté de façon exponentielle pendant les premiers mois de 2013. Au final, cela pourrait se traduire par une augmentation des importations européennes de 2,5 % en 2013. Pour 2014, Bruxelles ne voit pas de changement significatif sur le plan commercial.
Viande ovine : une année 2013 contrastée
La Commission européenne décrit une production à deux visages pour 2013. Certains pays, comme le Royaume-Uni ou l'Irlande, verraient leurs abattages bondir sur la première partie de l'année (+8,5 % et +30 %), du fait des conditions climatiques défavorables en 2012 dans ces pays. Cet afflux serait compensé par une production en recul au second semestre dans des pays comme l'Espagne (-1,2 %), la Grèce (-2,0 %) ou encore la France (-2,2 %).
Au total, la production communautaire de viande de mouton et de chèvre progresserait de 0,9 % en 2013. Ce redressement serait de courte durée puisque, pour 2014, Bruxelles table sur un recul. Sur le plan commercial, après une forte présence sur les quatre premiers mois de l'année, la Nouvelle-Zélande aurait moins de disponibilités pour la deuxième partie de l'année. Ce qui devrait limiter la croissance des importations communautaires à 1,9 %. En 2014, leur progression serait limitée. Bruxelles parie sur une légère augmentation de la consommation en 2013, liée à un recul des prix découlant de l'offre plus importante.
A télécharger :
- Les prévisions de la Commission (en anglais)