Lors du conseil spécialisé du lait qui s'est tenu jeudi à FranceAgriMer, les producteurs et les industriels privés ont rejeté la proposition du ministère d'augmenter les allocations provisoires, aujourd'hui fixées à 0%. Suite à cet avis, il revient au ministère de trancher.
La FNCL (Fédération nationale des coopératives laitières) n'a pas demandé d'augmentation des allocations. Par contre, elle a fait part de deux remarques.
- Premièrement: il faut inscrire les allocations provisoires dans une perspective d'avenir et avoir un vrai débat stratégique. Autrement dit, la France ne peut à elle seule réguler la production européenne, encore moins mondiale. Il ne sera donc pas tenable à long terme de rester en forte sous-réalisation.
- Deuxièmement, la FNCL proposait qu'il soit possible pour les laiteries d'attribuer des allocations provisoires aux zones de déprise, à condition de ne pas dépasser les sommes des quotas de leurs producteurs. Cette proposition a été rejetée.
La Confédération paysanne se félicite de ce vote. Néanmoins, il faut désormais agir au niveau européen, souligne-t-elle.
«Forte de cet exemple de maîtrise publique de production, la Confédération paysanne demande au ministre de le défendre au niveau européen, déclare le syndicat dans un communiqué. Les organisations de producteurs, au niveau européen, demandent au ministre d'appuyer cette démarche auprès des instances européennes. La Via Campesina Europe, à laquelle adhère la Confédération paysanne, et EMB se prononcent pour une maîtrise publique de la production. Il n'en est pas de même pour le Copa, dont est membre la FNPL (ndlr: Fédération nationale des producteurs de lait, association spécialisée de la FNSEA). Celui-ci œuvre au contraire pour une plus grande libéralisation au détriment d'une majorité de paysans et des territoires».