La 28e assemblée générale de la section des éleveurs en association de la FNB (Fédération nationale bovine), qui s'est tenue, à la mi-juin, à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), a été l'occasion pour les participants de faire le point sur des sujets très divers allant de l'OMC à la contractualisation avec les abattoirs, en passant par la Pac, la loi d'orientation agricole, le paquet hygiène et les biocarburants.
Pour ces derniers, la grande question posée lors l'AG est de savoir si la progression des cultures destinées à leur fabrication (maïs, colza, blé, betterave) réduira la place des filières d'élevage et handicapera leur développement.
«L'Union européenne a prévu d'incorporer 5,75% d'éthanol (dans l'essence) ou d'huile végétale (dans le gazolel) d'ici à 2010, a expliqué Jean-Michel Henry, directeur des relations extérieures et internationales du groupe Soufflet. Les besoins sur le plan européen devraient être de 9,5 Mt d'huile et de 7,6 Mt d'éthanol. Cela devrait représenter 12 millions d'hectares de cultures consacrées aux biocarburants dans l'UE. Ce qui n'empêchera pas les importations. La Suède, par exemple, premier pays utilisateur de biocarburants, importe de l'éthanol du Brésil.»
La montée en puissance des biocarburants devrait entraîner la réorientation de l'utilisation de certaines céréales secondaires qui seraient réservées à leur fabrication, mais aussi la mise en culture de terres qui devraient être libérées au niveau européen, à la suite de la baisse de la production de sucre, et des jachères.
«Les biocarburants tireront sur le marché des céréales, a conclu Jean-Michel Henry, mais 40% de leurs coproduits, drèches et tourteaux, pourraient être utilisés pour l'alimentation animale. Quant aux surfaces herbagères, elle ne devraient pas être touchées.»