accueil  Accueil / Actualités / Foncier : faire des Safer un interlocuteur unique (congrès de la FNSafer)

Foncier

Faire des Safer un interlocuteur unique (congrès de la FNSafer)

Publié le vendredi 29 novembre 2013 - 10h37

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

« La propriété, son évolution et ses différentes formes » : tel est le thème du congrès des Safer de 2013, qui se réunit les 28 et 29 novembre à Evreux (Eure). Une réflexion sur les missions de l'institution au moment où s'élabore la loi d'avenir agricole.

 

Si le projet de loi d'avenir « ne prend pas en compte les évolutions observées du marché, de la propriété agricole et des diverses modalités d'agrandissement des exploitations, les Safer ne pourront plus remplir complètement les missions qui leur sont confiées », alerte Emmanuel Hyest, le président de la Fédération nationale des Safer (FNSafer). Il pointe particulièrement du doigt la montée des formes sociétaires qui « ouvre le champ à la financiarisation de l'agriculture et complexifie la regulation ».

 

Pour Robert Levesque, directeur des études de la FNSafer, d'ici à 2025, la France perdra 40 % de ses exploitations, dont le nombre tombera à 300.000. « S'il n'y a pas de régulation, c'est la logique du marché qui l'emporte et la concentration va continuer ».

 

Jean-Marie Gilardeau, spécialiste en droit rural, ne dit pas autre chose. Pour lui, c'est l'heure des choix politiques, celui de l'intervention publique plutôt que du libre marché avec, comme « arbitre », la Safer. Il estime que la France a besoin d'une grande loi foncière – plutôt que des bouts de foncier dans chaque loi – qui débouche sur un schéma unique. « Parce que ce n'est pas ce qui manque, les schémas (Scot, Sage, Sdage..), sans parler des zonages (PLU, zones humides...) », souligne-t-il. L'ancien maître de conférence à l'université de Poitiers « rêve » d'un zonage unique, puis d'un guichet unique et d'un interlocuteur unique. « Le droit de preemption, par exemple, toutes les notifications pourraient être centralisées par la Safer, puis dispatchées aux divers titulaires qui disposeraient d'un délai de trois mois par exemple pour répondre. Ensuite, la Safer notifierait ses réponses au notaire chargé de la mise en œuvre. Sans changer les droits des parties, ce rôle de coordonnateur simplifierait déjà la procédure ». Il suggère aussi de distinguer deux rôles des Safer, et peut-être de créer deux structures : l'une observateur – « il faut qu'elle sache tout » –, l'autre opérateur.

 

 

« On a oublié le tous ensemble » (Jean-Marie Gilardeau)

 

Jean-Marie Gilardeau va encore plus loin. Il propose de passer de la propriété-outil de travail à la propriété-patrimoine commun. Car « la terre est une denrée rare, fragile, non renouvelable, qu'il ne faut pas détruire ». Il plaide pour la propriété du sol commune, inappropriable pour l'individu mais qui pourrait l'utiliser sans la détériorer. « Il n'est pas question de communautarisme. L'idée est de mettre le minimum en commun via des collectivités de propriétaires. Il faut trouver le territoire cohérent, et ce n'est pas le territoire administratif ». « Si les propriétaires ne lâchent pas un peu pour le commun, un jour on leur prendra tout », avertit le juriste. « On a oublié le tous ensemble : de liberté-égalité-fraternité, il ne reste plus que liberté. »

 

« Volontarisme », « détermination », « inventivité », c'est ce qu'attendent les plus de 600 congressistes de la future loi d'avenir pour l'agriculture qu'ils auront à examiner à partir de janvier 2014.

 

Arielle Delest


Mots-clés : , ,

Les commentaires de nos abonnés (4)
Connectez-vous pour réagir

Vive les soviets.

samedi 30 novembre 2013 - 18h40

On va remplacer les anciens pays communistes.Vive le collectivisme.On va spolier les propriétaires comme en RUSSIE en 1917.Payez des impots et charges de toutes sortes ,au bout il ne vous restera rien. Vive notre président normal.
commentaires agriculteurs

13101945
Voir son profil

???

vendredi 29 novembre 2013 - 19h13

* Message : Comment limiter les agrandissements avec des prix non rénumérateurs puisqu'en céréales les gros revenus sont fait par la surface et demain idem pour l'élevage. Par contre je crois que des prix corrects avec un plafonnement des aides seraient plus efficaces que les safers,et également meilleurs pour l'emploi.

Titre

vendredi 29 novembre 2013 - 12h11

C'est de la nationalisation déguisée. Où sont les droits des propriétaires? dont celui de céder leur bien à qui leur semble et au prix qu'ils demandent? Il n'y a qu'en agriculture qu'on voit ça!!!

Et si...

vendredi 29 novembre 2013 - 12h00

...on dissolvait les Safers, le droit de propriété inscrit dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen et donc en préambule de la constitution française, retrouverait tout son sens
commentaires agriculteurs

maxens1
Voir son profil

Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK