Le Parlement argentin a adopté dans la nuit du 22 au 23 décembre 2011 un projet de loi limitant la possession de terres agricoles par les étrangers à 15 % du total, une mesure initiée par le gouvernement de Cristina Kirchner.
Le projet, largement adopté à la Chambre des députés puis au Sénat par la majorité péroniste (du nom de l'ancien président Juan Perón, à la tête de l'Argentine de 1946 à 1955, NDLR), fixe également une limite de 1.000 hectares pour chaque propriétaire étranger dans certaines zones particulièrement fertiles, notamment dans la région de la Pampa Humeda (centre). Ce volet n'est pas rétroactif.
La loi, qui s'inspire de dispositions similaires prises au Brésil, au Canada, aux Etats-Unis, en France et en Italie, prévoit également la création d'un cadastre unique des terres rurales.
Cette loi « n'est pas xénophobe et ne viole pas les droits acquis », avait assuré Mme Kirchner, en présentant le projet de loi lors de sa prestation de serment pour un deuxième mandat le 10 décembre 2011.
Le texte « vient simplement protéger la terre, une ressource stratégique dans un monde où l'on va avoir besoin de nourriture et d'énergie », avait-elle alors assuré.
Environ 10 % des terres agricoles argentines sont actuellement détenues par des étrangers, selon un récent rapport de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Parmi les plus grands propriétaires terriens étrangers en Argentine, figurent le milliardaire américain Ted Turner ou encore les frères Benetton italiens.
L'Argentine est le premier exportateur mondial de farine et d'huile de soja, le troisième pour les graines de cet oléagineux, le deuxième pour le maïs et le cinquième pour le blé.