Le Parlement uruguayen a voté mercredi une loi prévoyant une augmentation des impôts fonciers pour les propriétés agricoles de plus de 2.000 hectares, un projet de loi fortement contesté par les associations d'agriculteurs.
Cette disposition, à l'initiative du président José Mujica, a été votée mercredi matin au Sénat après avoir été approuvée par la chambre des députés en novembre.
L'impôt sur la concentration des possessions rurales (ICIR) prévoit une taxation annuelle supplémentaire de 8 dollars par hectare sur les propriétés de 2.000 à 5.000 hectares, de 12 dollars pour celles de 5.000 à 10.000 hectares et de 16 dollars pour celles dépassant les 10.000 hectares.
Il ne s'applique cependant qu'aux terrains considérés comme fertiles et devrait, selon le gouvernement, concerner seulement 1.500 des 50.000 propriétaires de terrains agricoles dans le pays.
Face à cette loi, qui vise officiellement à valoriser fiscalement la terre à hauteur de sa véritable valeur, qui a fortement augmenté ces dernières années, les associations d'agriculteurs doutent de l'opportunité de nouvelles taxes en pleine crise internationale.
« Au moment où l'Argentine et le Brésil appuient l'agriculture », l'Uruguay approuve « un nouvel impôt », s'est notamment plaint le président de la Fédération rurale, Miguel Sanguinetti.
Le gouvernement a estimé que cet impôt devrait permettre à l'Etat de récolter annuellement quelque 60 millions de dollars, qui seront investis dans le réseau routier de l'intérieur du pays.