L'implantation des maisons individuelles s'est accélérée dans les zones rurales, empiétant sur l'agriculture et la forêt, d'après une étude publiée jeudi par le Service de la statistique et de la prospective du ministère de l'Agriculture.
De 1992 à 2004, l'habitat individuel a consommé la moitié de la surface soustraite aux espaces naturels, soit plus de 400.000 ha. Un phénomène qui s'explique par la croissance démographique mais aussi en raison du goût des Français pour la pelouse et le jardin.
En 2004, l'habitat individuel représentait deux millions d'hectares. C'est surtout dans les zones rurales (+34%) que les maisons se sont implantées, devant les banlieues (+25%) et les villes (+17%).
La «rurbanisation» du territoire entraîne aussi une densification du réseau routier afin de faciliter les déplacements entre le domicile et le travail. Entre 1992 et 2004, 148.000 ha ont été récupérés sur les espaces agricoles et forestiers pour améliorer et créer de nouvelles voies.
Les équipements de sport et loisirs sont aussi consommateurs d'espaces naturels (74.000 ha), devant les zones industrielles (33.000 ha) et le commerce (22.000 ha).
La France reste un pays rural. Une grosse moitié (54%) de sa superficie est encore consacrée à l'agriculture et 30% à l'activité forestière. Seuls près de 10% des sols sont utilisés par l'industrie, le tertiaire et l'habitat résidentiel.