«Aujourd’hui, plus de 70.000 hectares d’espaces agricole sont artificialisés chaque année», a rappelé Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA, lors d’un colloque organisé mercredi par le syndicat sur le thème «Le foncier agricole, porteur de biodiversité». «Nous souhaitons diminuer cette consommation globale de moitié d’ici à 2020», a-t-il précisé.
Pour y parvenir, le syndicat a proposé plusieurs pistes de travail, défendant notamment la création d’un zonage pérenne dans les documents d’urbanismes existants. Pour la FNSEA, ce principe pourrait être acté dans la loi de modernisation de l’agriculture, qui doit être présentée au Parlement au mois de décembre.
«Les organismes tels que FDSEA, Safer et Chambres d’agriculture doivent mettre leurs énergies en lien avec les acteurs environnementaux au service de la protection du foncier et de la biodiversité, a recommandé Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’Ecologie. Des mesures incitatives et contractuelles comme la conditionnalité et la trame et verte et bleue (TVB) seront mises en place en concertation avec les agriculteurs», a-t-elle assuré.
La TVB, issue du Grenelle de l’environnement, dont le deuxième volet doit aussi être discuté au Parlement début 2010, a pour objectif de créer une continuité écologique en limitant l’érosion de la biodiversité dû à la fragmentation d’espaces.
«C’est un outil d’aménagement du territoire qui se construira à différents échelons, national, régional et local», a précisé Marie-Laurence Madignier, sous-directrice de l’environnement et de la ruralité au ministère de l’Agriculture. Le monde agricole doit considérer la TVB comme une opportunité».
De son côté, Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA redoute que cette TVB soit un «Natura 2000 bis». «La FNSEA s’est engagée dans le Grenelle 2, j’ai joué le jeu, a souligné le président. Mais nous n’accepterons pas les règles qui pénalisent la compétitivité de l’agriculture française par rapport aux autres pays européens».
Anna Barret, du service environnement à la commission européenne a rappelé que la Pac après 2013 devrait justifier son budget et que l’environnement peut être un argument. «La perte de biodiversité est mille fois plus importante que le rythme naturel, a-t-elle souligné. Le risque de perte de biodiversité est évalué à 7% du PIB en 2030».
La commissaire européenne en charge de l’agriculture doit être remplacée l’année prochaine. Difficile de prédire quelles orientations prendra la Commission, mais selon la fonctionnaire, «les aides pourraient venir compenser des services rendus à l’environnement par les agriculteurs».
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