«Malgré les bouleversements climatiques, nous sommes en mesure de conserver nos forêts et leur biodiversité», assure Laurent Piermont, président de la Société forestière.
La société de gestion de forêts privées a présenté, mardi, ses nouvelles orientations pour 2009-2013. «Les tempêtes successives de 1999 et de janvier 2009 et la canicule de 2003 sont autant de signaux qui nous rappellent à quel point il faut adapter la gestion des forêts à la nouvelle donne climatique», considère Laurent Piermont.
La Société forestière veut tout d'abord tirer les enseignements de la tempête Klaus, du 24 janvier dernier. Selon elle, le raccourcissement des révolutions (abattage plus rapide des arbres parvenus à maturité) permet de limiter les risques dus aux aléas climatiques.
«Par cette stratégie d'évitement, 150.000 mètres cubes de bois ont pu échapper à Klaus», illustre Laurent Piermont. Ce dernier préconise également l'implantation d'essences de feuillus en lisière de forêts pour atténuer l'impact de la violence des vents.
Outre les coups de vents de plus en plus violents, la gestion forestière doit aussi s'adapter à des canicules de plus en plus fréquentes. «Les scientifiques estiment qu'en 2050, la sécheresse exceptionnelle de 2050 sera la norme», prévient Laurent Piermont. Ce dernier n'y voit pas que des inconvénients: «Nous constatons une diminution des dégâts de gel et une hausse de 30% de la productivité forestière. Ce réchauffement peut être une opportunité, pourvu que les espèces puissent y résister dans le futur.»
La Société forestière entend donc favoriser les essences de transition: «Il faut privilégier les espèces qui acceptent le climat actuel et qui supporteront celui de demain.»
La Société forestière veut enfin porter une attention accrue à la réserve en eau des sols et développer une cartographie locale permettant d'identifier les risques de changement climatique et les opportunités avant 2050.