Le marché des forêts a tourné la page de la crise, selon la Société forestière, qui a observé le jeudi 12 mai 2011 dans son point de presse annuel, un rebond de 9 % des surfaces échangées en 2010 par rapport à 2009 (pour atteindre 101.600 ha), pour 13.600 transactions d'une valeur totale de 960 millions d'euros.
Le marché a retrouvé son dynamisme de 2008 après une stagnation forte en 2009 due à la crise financière. En 2010, le prix moyen d'un hectare de forêt est de 5.050 €. Les agriculteurs représentent 18 % des acquéreurs de biens forestiers, avec 12.500 ha achetés contre 4.800 ha vendus.
Hors pourtour méditerranéen, le prix de la forêt est de 4.950 €/ha en moyenne et de 5.300 €/ha pour les forêts de 1 à 10 ha non bâties. « Après avoir baissé dans chacune des classes de surface en 2009, le prix des forêts augmente en 2010 de 23 % pour les biens de 1 à 10 ha et de 5 % pour les biens de plus de 25 ha. Les biens compris entre 10 et 25 ha enregistrent a contrario une baisse de 3 % », note la société forestière.
« Les prix sont en hausse en 2010, et on a le sentiment que les prix vont continuer à croître jusqu'à la fin de l'année 2011 », anticipe Michel de Warren, directeur de l'investissement et de la gestion privée de la société forestière, certainement le plus gros intervenant sur le marché des forêts.
« On voit revenir aux achats des industriels du bois, qui s'étaient retirés après la crise. Des acteurs comme EDF confirment leur présence sur le marché, ainsi que les banques et assurances. Les "papy-boomers" peuvent aussi avoir des liquidités à placer et trouvent dans la forêt un investissement intéressant en matière de défiscalisation, mais aussi comme valeur refuge ou de prestige. Sans oublier l'aspect récréatif et lucratif de la forêt », décrit-il.
L'Europe représente 5 % des surfaces mondiales de forêt, mais 24 % de la production et 50 % des exportations mondiales de bois en valeur, et les surfaces boisées augmentent. La preuve que des forêts peuvent être productives et bien gérées.
« Nous nous battons pour que le rôle stratégique des forêts soit reconnu par l'Union européenne, tant sur le plan économique, que de la biodiversité, de l'environnement et de l'effet de serre. Nous devons convaincre les Etats-membres de l'intérêt d'attribuer des fonds à une réelle politique européenne de la forêt », martèle Olivier Bertrand, vice-président de la Fédération française de la forêt privée.