Le frelon asiatique, malgré son classement en espèce « nuisible » à la fin de 2012 et un plan de lutte, empoisonne toujours la vie des apiculteurs qui ont réclamé jeudi des mesures renforcées contre ce prédateur d'abeilles.
« Un an après l'annonce de son classement de nuisible, sur le terrain, rien n'a changé ! », affirme l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) dans un communiqué. A la fin de 2012, les ministères de l'Ecologie et de l'Agriculture avaient annoncé le classement comme espèce nuisible du frelon asiatique, arrivé dans le Sud-Ouest en 2004 dans des poteries venues de la Chine et désormais présent dans une soixantaine de départements. En février, le gouvernement avait ensuite lancé un plan pour tenter de lutter contre la surmortalité des abeilles.
Au bout d'un an, l'Unaf ne constate « aucune amélioration de la situation au niveau des ruchers ». « Si, dans certaines régions déjà bien touchées, la pression du frelon est moindre cette année, c'est du fait de la météo défavorable à son développement ce printemps. Mais dans certaines zones peu colonisées, le frelon était bel et bien présent », selon le syndicat.
L'Unaf réclame donc de nouvelles mesures, notamment « le respect de l'engagement pris du classement du frelon asiatique en danger sanitaire de première catégorie et non pas en deuxième catégorie » comme c'est le cas.
« La différence est simple. Dans la première catégorie, la lutte est rendue obligatoire par l'Administration avec les moyens qui l'accompagnent. Dans la deuxième, le danger est considéré de moindre gravité et la lutte est volontaire avec des moyens financiers quasi inexistants », souligne-t-elle.
Les apiculteurs demandent aussi l'« autorisation pérenne » du dioxyde de soufre pour détruire les frelons. Ce gaz, jusqu'ici interdit pour cette utilisation, a été autorisé en septembre par le gouvernement mais seulement pour 120 jours. Ils souhaitent enfin pouvoir piéger les femelles des frelons au printemps alors que, selon l'Unaf, le piégeage des frelons est actuellement restreint « aux environs des ruchers et à la saison de prédation du frelon », un type de lutte « malheureusement insuffisant pour protéger les abeilles ».