Les apiculteurs vont désormais pouvoir utiliser le dioxyde de soufre, jusqu'ici interdit, pour se défendre des frelons asiatiques, grands prédateurs d'abeilles, selon un arrêté paru le 7 septembre 2013 au Journal officiel.
Très attendu par les apiculteurs, cet arrêté autorise « la mise sur le marché et l'utilisation » de produits contenant du dioxyde de soufre « à des fins de lutte exclusive contre Vespa velutina (dénomination scientifique du nom du frelon asiatique, ndlr) pour une durée de 120 jours » à partir du dimanche 8 septembre 2013.
« C'est très bien, on redonne à ceux qui luttent contre le frelon asiatique, pas seulement les apiculteurs, la possibilité de détruire les nids, et notamment à grande hauteur, avec un impact extrêmement faible sur l'environnement », s'est félicité Richard Legrand, spécialiste du frelon à l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf), joint par l'AFP.
Introduit dans le Sud-Ouest en 2004 dans des poteries venues de Chine, le frelon asiatique est désormais présent dans une soixantaine de départements.
Depuis des années, l'une des techniques utilisées pour détruire les nids situés en hauteur consiste à placer une petite bonbonne de dioxyde de soufre au bout d'une perche et à injecter le gaz dans le nid des frelons. Cette technique a toutefois été présentée comme interdite en mai dans une circulaire envoyée aux apiculteurs, lesquels demandaient depuis au gouvernement de la rendre légale.
Dans un courrier rendu public en août par trois élues écologistes du Sud-Ouest, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) avait conclu que le dioxyde de soufre est « une technique efficace de lutte contre le frelon asiatique ». « Les impacts sur l'environnement et, en particulier, les organismes non cibles sont très limités comparés aux autres techniques de lutte chimique », indiquait l'Anses.
L'arrêté paru samedi précise que le dioxyde de soufre ne pourra être utilisé que par des opérateurs formés et dans certaines conditions précises, et notamment « uniquement en extérieur et pour traiter des nids de Vespa velutina situés à une hauteur supérieure ou égale à 2 mètres ».
« Ce produit est caustique, irritant, mais n'est pas toxique », a précisé M. Legrand pour l'Unaf. Le dioxyde de soufre injecté dans le nid capture l'oxygène et tue ainsi les frelons en les asphyxiant, a-t-il expliqué.
L'autorisation de ce produit ne peut toutefois qu'être provisoire pour le moment car une autorisation permanente nécessiterait des tests préalables, selon ce spécialiste.
A télécharger : les précisions des ministères de l'agriculture et de l'écologie