Les exploitations maraîchères et arboricoles bénéficieront à partir de 2015 d'une exonération de charges patronales sur les salaires jusqu'à 1,25 fois le Smic : c'est la mesure principale qu'a annoncée le 26 septembre 2014 Stéphane Le Foll à la suite des négociations avec les organisations professionnelles et les syndicats.
Pour répondre aux attentes des producteurs de fruits et de légumes dans un contexte de crise, Stéphane Le Foll a reçu les responsables nationaux du secteur des fruits et légumes ainsi que les organisations syndicales. Aléas climatiques, embargo russe, récolte abondante, effondrement des prix et concurrence de l'Espagne : les raisons des problèmes du secteur sont multiples.
« Cette rencontre a tout d'abord permis de mesurer les difficultés et l'importance de mettre en place des actions à court terme et des réformes structurelles à plus long terme », a déclaré Stéphane Le Foll en fin de matinée, à la sortie de la réunion.
Sur la question de l'embargo russe, le ministre s'est engagé à étendre la liste des produits éligibles aux mesures exceptionnelles afin de couvrir les productions bretonnes (chou-fleur, artichaut, brocoli). La France demandera aussi un cofinancement européen plus important, et notamment un cofinancement des actions de promotion au-delà des actuels 50 % afin de se donner toutes les chances d'ouvrir de nouveaux marchés.
Le ministre a également confirmé les mesures exceptionnelles d'allègement de charges sociales, bancaires et fiscales annoncées le 23 septembre pour permettre aux exploitants en difficulté de passer ce cap difficile et indiqué que celles-ci seront étendues à tout le territoire sous l'égide des préfets, avec la MSA, les banques et les services de l'Etat.
Ainsi, l'Etat envisage la possibilité de reports et d'allègements sur les emprunts. De plus, dans le cadre du pacte de responsabilité et de solidarité et du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), les exploitations maraîchères et arboricoles bénéficieront à partir de 2015 d'une exonération de charges patronales sur les salaires jusqu'à 1,25 fois le Smic, ce qui représente une économie de 70 millions d'euros.
« Patriotisme alimentaire »
Le ministre a insisté sur l'importance de soutenir la consommation locale. Les représentants des organisations professionnelles parlent de « patriotisme alimentaire ». « L'objectif est d'introduire deux plats sur trois d'origine française », a précisé Xavier Beulin, président de la FNSEA.
Le renforcement des actions d'étiquetage, de communication auprès des Français et des négociations avec les grandes surfaces seront menées. Le ministre a décidé de lancer un programme de communication en partenariat avec Interfel à hauteur de 300.000 €.
Les mesures prises par Stéphane Le Foll ne sont pas jugées suffisantes par les organisations professionnelles et les syndicats. Xavier Beulin a souligné la nécessité de nationaliser l'enveloppe communautaire en prenant en compte les coûts de revient : « Produire des pommes en France ou en Pologne, ce n'est pas la même chose. La renationalisation doit tenir compte du coût du travail et du coût des intrants. »
« Des mesures concernant l'allègement de la trésorerie vont être mises en place mais c'est maintenant que cela doit se faire », avertit Jacques Rouchaussé, président des producteurs de Légumes de France.
Titre
dimanche 28 septembre 2014 - 14h09
Tant mieux pour les fruits et légumes, mais il y a aussi les autres secteurs! Beaucoup (dont les céréaliers, polyculture élevage et élevage) n'ont pas de quoi passer l'année avec les cours aussi bas! Va t il falloir utiliser les memes methodes pour se fair comprendre? Il serait bon que le ministre prévoie le coup avant qu'il ne soit trop tard!