La Commission européenne a annoncé le 30 septembre 2014 qu'elle débloquait 165 millions d'euros supplémentaires pour soutenir les producteurs de fruits et légumes face à l'embargo russe.
Ce budget s'ajoute à de premières enveloppes d'un total de quelque 200 millions d'euros dégagées pour soutenir les cours d'une série de fruits et légumes, et de produits laitiers, interdits de marché russe depuis le 7 août. Ce nouveau dispositif était notamment réclamé par l'Espagne, l'Italie et la Grèce pour prendre en compte leurs productions d'oranges, mandarines et clémentines à l'approche de la saison des récoltes.
Le mécanisme retenu prévoit d'accroître de 5 % à 10 % le volume des produits pouvant être retirés du marché et d'indemniser les producteurs dans une fourchette de 50 % à 100 % du prix, selon que le produit est commercialisé sous une autre forme, n'est pas récolté ou est distribué gratuitement.
Echaudée par les problèmes rencontrés pour la répartition des premières aides, la Commission a durci les règles. Confrontée à des surenchères de demandes polonaises et italiennes d'indemnisations, dépassant de loin les volumes normalement exportés par ces pays vers la Russie, elle avait dû suspendre le premier dispositif de soutien au secteur maraîcher, puis, le 23 septembre dernier, stopper les mesures de soutien aux producteurs de fromages.
France : pommes et poires avant tout
La plupart des 165 millions seront ventilés entre les douze principaux pays exportateurs de fruits et légumes vers la Russie, en fonction des volumes de ces trois dernières années. La Belgique et l'Italie doivent ainsi être les premiers bénéficiaires des nouveaux fonds pour les pommes et poires, l'Italie pour le raisin et les prunes, et l'Espagne à la fois pour les tomates, carottes, poivrons et concombres et pour les agrumes. La France pourra, quant à elle, réclamer des soutiens essentiellement pour les pommes et poires.
Une autorisation de retrait pour 3.000 tonnes de produits supplémentaires est en sus accordée à chacun des 28 Etats membres. Dans ce cadre, la France pourra continuer à soutenir ses producteurs de choux-fleurs, brocolis et champignons.
Le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, a dû livrer une rude bataille pour dégager ces fonds au sein de l'exécutif européen, engagé dans un grand marchandage interne et avec les Etats sur la répartition du budget de 2015.
A télécharger :
- Le communiqué de la Commission européenne (29 septembre 2014)
- Le règlement européen n°1031/2014 du 29 septembre 2014 fixant des mesures exceptionnelles supplémentaires de soutien temporaire en faveur des producteurs de certains fruits et légumes