« Messieurs les ministres vous avez trahi notre confiance » a lancé Christian Pauleau au représentant du ministère de l’Agriculture lors du congrès de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF) qui s’est tenu à Bourges les 7 et 8 février. Christian Pauleau, qui a récemment démissionné de la présidence de la fédération pour se consacrer pleinement au redressement de son exploitation, a fermement condamné l’attitude de l’Etat.
Les pouvoirs publics sont accusés par les professionnels de n’avoir pas tenu leurs engagements pris dans le cadre du plan national de développement de l’arboriculture. « Sur plus de 50 millions d’euros promis l’Etat n’a finalement engagé que 29 millions d’euros », a expliqué Christian Pauleau en marge du congrès, alors que le Premier ministre lui-même avait entériné le plan.
Sur la trentaine de mesures prévues seules les mesures conjoncturelles ont été mises en place. Les mesures structurelles, comme le relèvement du taux de participation de l’Etat de 35 % à 45 % pour l’assurance récolte, ou la réduction de certaines taxes, ont elles été abandonnées.
Si la conjoncture de la production fruitière s’est amélioré depuis la grave crise de 2006, les participants du congrès ont souligné la fragilité de la situation.
La reprise en main de la première mise en marché par les producteurs a été au cœur des débats. Le député du Loiret, Jean-Paul Charié a appelé les producteurs a exiger la mise en place de contrats engageant la distribution non seulement sur des volumes mais aussi sur des prix indexés sur les coûts de production afin « d’être assuré de vendre au-dessus du prix de revient ». « Il n’es pas possible de développer la contractualisation uniquement sur les volumes. L’enjeu, c’est les prix sinon c’est un marché de dupes », a martelé le parlementaire.
Plusieurs intervenants ont également insisté sur la nécessité de mettre en avant la qualité française afin de la différencier des produits importés. « Il faut permettre au consommateur de percevoir la qualité afin de lui redonner confiance et de sortir de la stratégie du prix le plus bas » a expliqué Francis Declerck de l’Essec. Pour distinguer la production française les arboriculteurs souhaitent créer une marque collective nationale afin de valoriser la qualité tricolore qui justifie un coût de production supérieur aux produits importés.