La tâche ne s'annonçait pas facile pour Bruno le Maire, de préciser ce mardi 7 juin 2011 la position de la présidence française du G20 pour les questions agricoles, lors de la conférence annuelle du Conseil international des céréales (CIC) à Londres. Pourtant, il a été acclamé par une assemblée plutôt acquise au libéralisme en matière de commerce agricole.
« Personne ne pourra dire qu'il ne savait pas. Chacun voit bien que nos dispositifs mondiaux ne sont pas capables de répondre aux situations de crise, a martelé le ministre de l'Agriculture. Pour la première fois, nous avons la possibilité de trouver un accord au niveau mondial pour l'agriculture. Le train ne passera pas une deuxième fois. »
« On ne peut pas accepter que lorsqu'un seul pays met un embargo sur ses exportations de blé, ce soit 140 millions de personnes en plus dans le monde qui souffrent de la faim », a appuyé Bruno le Maire, faisant allusion à la fermeture des frontières par la Russie pour ses exportations de céréales depuis l'été de 2010.
« La France est favorable aux marchés, mais elle est défavorable à la spéculation qui désoriente les investisseurs et fragilise la production mondiale. Nous ne voulons pas combattre les prix élevés, mais la volatilité qui empêche les investissements. Nous ne voulons pas aller contre le marché, mais permettre qu'ils puissent mieux fonctionner », a précisé le ministre.
Quant à la signature d'un éventuel accord au cours du G20 agricole, on en saura plus le 23 juin à l'issue de la réunion des ministres de l'Agriculture.
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mercredi 08 juin 2011 - 08h53
Je suis d'accord à condition que les cours du blé ne descendent jamais sous 170 euros/tonne (ce chiffre étant corrigé dans le futur en fonction du taux d'erosion monétaire dont on ne tient jamais compte). Sinon j'ai bien peur que le mot régulation signifie baisse et je n'ai pas envie de me retrouver comme en 2009 où nous étions à deux doigts de mettre la clé sous la porte.On peut critiquer l'embargo russe, mais il a sauvé (par surprise) un bon nombre de céréaliers.