Le processus habituel de décision au sein du G20 ne plaide pas en faveur de solutions « audacieuses » sur la volatilité des prix agricoles, estime Franck Galtier, économiste au Cirad (1). Les documents préparatoires au « G20 agricole » des 22 et 23 juin 2011 augurent plutôt de simples évolutions sur les marchés à terme et les biocarburants.
Selon Franck Galtier, qui s'exprimait, ce mardi 7 juin 2011 à Paris, à l'occasion d'un débat organisé par l'Afja (2), les biocarburants ont joué « un rôle prépondérant » lors de la crise alimentaire de 2008, alors que celui de la spéculation financière doit être « relativisé ».
C'est néanmoins dans ces deux directions que le G20 pourrait le plus surprendre, estime le chercheur, en se fondant sur les deux principaux documents préparatoires : le rapport de dix organisations internationales réunies autour de la FAO et de l'OCDE, un rapport encore confidentiel de Pierre Jacquet, économiste en chef de l'Agence française de développement (AFD).
Franck Galtier ne croit pas à l'avènement d'une transparence totale sur les marchés agricoles car, selon lui, ni les gouvernements, ni les opérateurs privés n'y ont forcément intérêt. Mais il est en revanche possible de progresser sur la régulation des marchés à terme (plafonnement des opérations) ou sur la connaissance des marchés financiers de gré à gré (OTC).
Quoi qu'il en soit, estime-t-il, « la spéculation sur les marchés à terme est la cause la moins importante de volatilité sur les marchés internationaux ». A l'inverse, les biocarburants – qui « sont actuellement sous perfusion » – « jouent un rôle très important dans l'instabilité des produits alimentaires car ils créent un lien avec l'énergie. C'est aux Etats-Unis que le problème se pose de la manière la plus grave ».
Franck Galtier estime que l'éventualité de stocks régulateurs mondiaux n'est « pas du tout envisagée » par le G20, ni même l'idée d'accords internationaux par produits, les expériences passées dans ce domaine (sur le café ou le cacao par exemple) n'ayant pas été jugées très concluantes sur le long terme.
A noter que le marché à terme Euronext prévoit de prolonger d'une année supplémentaire les échéances sur les produits agricoles cotés, soit jusqu'à 2013, a indiqué Nicolas Kennedy, son responsable des matières premières.
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(1) Cirad : Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
(2) Afja : Association française des journalistes agricoles, de l'alimentation et de l'environnement.
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