L'Institut de la finance internationale (IIF) a exprimé lundi ses réserves sur les propositions de la France pour limiter la spéculation sur les marchés de matières premières, estimant qu'elles risquaient d'en entraver le bon fonctionnement. La rédaction de ce rapport a été suggérée par la France lors d'une réunion des ministres des Finances du G20 à Paris en février 2011.
Dans un rapport intitulé « L'investissement financier sur les marchés de matières premières : conséquences potentielles sur les cours et la volatilité », l'IIF a conclu que la présence des financiers sur ces marchés était bénéfique aux grands consommateurs de matières premières.
« L'investissement financier apporte au marché une liquidité et un contrepoids aux positions essentielles », a écrit l'IIF.
Ce groupe de recherche financé par 440 institutions financières, les plus grandes du monde, va à l'encontre de l'idée qui guide les propositions de la présidence française du G20. Paris cherche à ce que les régulateurs financiers mondiaux se mettent d'accord pour limiter la présence et l'influence des intervenants purement financiers.
« Nous avons le sentiment que les responsables, ou les gens qui veulent agir en faveur d'une éventuelle régulation des matières premières, devraient faire davantage d'analyse, davantage de travail pour prouver leur point de vue selon lequel les investissements financiers ont véritablement des conséquences sur les cours », a affirmé lors d'une conférence de presse le directeur général adjoint de l'IIF, Hung Tran.
L'IIF a par exemple critiqué l'idée d'imposer des limites aux positions prises par un intervenant sur le marché d'une matière première.
« En contrôlant les choses, comme en essayant d'imposer de larges limites aux positions de manière généralisée, on court vraiment le risque de brider la réaction de l'offre » aux hausses des cours, a estimé une dirigeante du département des marchés de capitaux de l'IIF, Sonja Gibbs.