Faisant face à la volatilité des grains et à des tensions sociales liées en partie à la hausse des prix des produits alimentaires, plusieurs pays du Maghreb lancent un appel du pied à la France pour sécuriser à moyen et long terme leurs approvisionnements. Plusieurs responsables sont intervenus à ce sujet lors du colloque d'InVivo, organisé jeudi à Paris.
« Il faut réfléchir à un système qui engage les pays importateurs à un certain niveau d'achat et le pays exportateur à une certaine quantité de livraison sur la base d'un prix juste », a annoncé Noureddine Kehal, directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). « Nous avons déjà ce type de relation avec l'Etat canadien », a-t-il ajouté.
La stabilité des approvisionnements est un enjeu important pour le pays : « La facture alimentaire des importations varie entre 1 milliard de dollars et 3,5 milliards de dollars lors des années difficiles », a ajouté le responsable de l'OAIC.
L'OAIC collecte 90 % de la production algérienne de céréales et assure 85 % des approvisionnements du marché intérieur.
« Il faut que nous trouvions un prix de marché qui soit juste et équitable, sans hausse excessive, qui gène les importations, et sans baisse excessive qui empêche de couvrir les coûts de production. Il faut que nous trouvions une méthode de gestion du marché à long terme pour avoir une plus grande stabilité des marchés, aussi bien dans l'intérêt des pays exportateurs que des pays importateurs », a revendiqué le vice-président du Gasc, le bureau égyptien des achats des céréales.
A l'issue du colloque, un intervenant faisait remarquer, en aparté, qu'il n'est pas habituel que les pays du Maghreb soient à l'initiative d'une contractualisation.