Luc Guyau, président de l'APCA (assemblée permanente des chambres d'agriculture), a mis en avant certaines propositions des chambres d'agriculture relatives au Grenelle de l'environnement, dans un discours prononcé mercredi en présence de Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie, à l'occasion d'une session plénière de l'APCA.
Ces propositions concernent le développement de l'agriculture biologique, la réduction des intrants, les OGM, la certification des exploitations ainsi que l'efficacité énergétique et la valorisation non alimentaire de la biomasse.
Se déclarant «favorables» à l'agriculture biologique, les chambres ne veulent pas pour autant en faire un «secteur à part». Proposant de persévérer dans la réduction des intrants, elles préconisent la généralisation des zones-tampons de 5 mètres le long des cours d'eau, en tenant cependant compte des particularités des zones humides. Elle veulent aussi encourager les démarches de gestion concertée des prélèvements d'eau et de création de retenues de régulation.
Concernant les produits phytosanitaires, l'APCA est favorable au retrait des produits les plus dangereux, en veillant à l'existence de traitements alternatifs, et se prononce pour le développement de la protection intégrée. Les chambres demandent en outre un investissement «massif» dans la recherche agronomique.
Au sujet des OGM, les chambres plaident pour la mise en place d'une haute autorité incontestable et d'un cadre législatif clair, conforme au droit européen, avec l'adoption d'une loi avant à la fin de mars 2008, et pour la poursuite de la recherche en biotechnologie avec l'expérimentation en plein champ.
D'autre part, la certification des exploitations ne peut «pas être élitiste», selon les chambres pour qui il faut engager le «maximum d'agriculteurs» dans ce processus. «Pour cela, il est nécessaire d'expertiser les différents dispositifs existants ou proposés, pour en tirer un levier simple et cohérent», a déclaré Luc Guyau. Les chambres s'inscrivent dans une logique d'incitation et de valorisation commerciale des entreprises certifiées, et non de sanction.
Le président de l'APCA a par ailleurs expliqué qu'il faut «encourager toutes les mesures sources d'économie d'énergie, de production d'énergies et de matériaux renouvelables». «Cela implique de développer des outils financiers incitatifs adaptés et d'amplifier l'effort de recherche dans ces domaines», a-t-il précisé. Enfin, les chambres estiment que le développement des biocarburants de deuxième génération implique la poursuite du développement des biocarburants de première génération.