Les pesticides et les nitrates se sont invités au Grenelle de l'environnement à Brest où près d'un millier de personnes ont débattu mardi des thèmes environnementaux récurrents qui agitent la Bretagne.
«On a eu de bons échanges. Quant au dialogue, nous avons en Bretagne un temps d'avance sur les autres régions. L'environnement, c'est ici l'affaire de tous», a toutefois assuré Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère.
De la crise des nitrates aux marées noires en passant par le refus d'accueillir des centrales nucléaires, la Bretagne est agitée depuis plusieurs décennies par les questions écologiques.
Ainsi, l'association Eau et Rivières de Bretagne, très active sur le terrain, a saisi l'occasion de la réunion du Grenelle pour réclamer une «taxation dissuasive sur les nitrates, phosphores et pesticides» ainsi que sur les stockages d'eau. «Il faut aussi réformer la Pac en faveur de l'agriculture biologique, aujourd'hui pénalisée», a ajouté Camille Rigaud, président de cette association.
Mais, pour Jacques Jaouen, président de la chambre d'agriculture du Finistère, «il faut être prudent» sur ces sujets et ne pas accabler les agriculteurs, qui «ont répondu au contrat que la société a passé avec le monde agricole pour nourrir le pays».
L'une des réunions régionales organisées dans toute la France jusqu'au 19 octobre, le «Grenelle breton» s'est déroulé dans une atmosphère apaisée, les acteurs économiques, sociaux et associatifs étant habitués à dialoguer sur ces questions, notamment lors des sessions du conseil économique et social régional.
«Il faut toujours mettre l'homme au milieu des discussions», qu'il s'agisse de la création d'un tout nouveau parc marin d'Iroise ou de l'implantation d'éoliennes en mer, a insisté André Le Berre, président du comité régional des pêches.
«Il faut mettre davantage de développement durable dans les marchés publics», a par ailleurs réclamé Jean-Guy Le Floc'h, le PDG du groupe textile Armor Lux, qui a mis en place une filière de coton équitable.
Dans l'après-midi, la séance s'est transformée en boîte à idées, chaque interlocuteur avançant sa proposition pour améliorer le cadre de vie. «Pourquoi ne parle-t-on pas des moteurs à hydrogène?», s'est emporté l'un des participants. «Pourquoi continuer à proposer des voitures électriques avec des piles impossibles à recycler?», s'est interrogé l'animateur d'un site internet consacré aux énergies renouvelables.
A l'extérieur de la salle, le syndicat des apiculteurs bretons avait édifié un mur de 150 ruches pour exiger l'interdiction des pesticides systémiques et des OGM. «Nous avons été invités au dernier moment, juste pour se donner bonne conscience», a regretté Alain David, responsable de ce syndicat représentant une soixantaine de professionnels.