Les investissements liés au Grenelle stimuleront la croissance et les emplois jusqu'en 2020 mais ces effets bénéfiques seront annulés ensuite, selon une étude publiée jeudi par la direction du Trésor mais contestée par la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM).
La ministre, s'exprimant depuis Cancun (Mexique) où elle participe aux négociations sur le climat, a regretté « un regard très insuffisant et très tronqué sur ce qu'est le Grenelle de l'environnement ».
Selon l'étude publiée par la direction du Trésor, les investissements liés au Grenelle stimuleront la croissance et les emplois jusqu'en 2020 mais ces gains seront annulés dans les années suivantes en raison du contrecoup financier de ces mesures.
Ce document de travail, qui « n'engage que ses auteurs » et pas le gouvernement selon le Trésor, a été réalisé par six économistes qui ont évalué « l'impact macroéconomique des investissements mis en oeuvre dans le cadre du Grenelle de l'environnement, dans les domaines des transports, du bâtiment et des énergies renouvelables ».
« On y voit le Grenelle seulement comme un genre de plan d'investissement (...). Or, le Grenelle n'est pas seulement un programme d'investissement mais aussi de transformation de l'économie et de la société », a indiqué la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet.
« Le rapport des économistes ne l'analyse qu'avec des lunettes qui sont celles de l'ancien monde », a-t-elle ajouté.
Selon ce document de travail, le Grenelle va générer « un surcroît d'investissements d'environ 450 milliards d'euros ».
Ces investissements, estiment les auteurs, vont apporter un regain d'activité jusqu'en 2020 et créer jusqu'à « 200.000 et 250.000 emplois supplémentaires ».
Après 2020 cependant, « le net ralentissement puis l'arrêt des investissements, la hausse des prix et celle des prélèvements obligatoires nécessaires au financement des investissements annulent les gains économiques du Grenelle », selon ce document.
« En investissant sur les sujets porteurs d'avenir, les technologies propres, les énergies renouvelables, les transports durables, le logement moins consommateur d'énergie, on se positionne sur les technologies qui feront les marchés mondiaux à horizon 2020 », a pour sa part affirmé Mme Kosciusko-Morizet.
« En 2020, l'économie mondiale aura tellement fortement changé que c'est le Grenelle de l'environnement qui nous permettra d'avoir, à cette échéance-là encore, des avantages compétitifs », a-t-elle ajouté.
La ministre a par ailleurs souligné que certains apports indirects du Grenelle ne sont pas pris en compte dans le document du Trésor : « Par exemple, le Grenelle de l'environnement, avec son Plan santé et environnement, investit dans la prévention. A terme, ce sera moins de coûts pour la sécurité sociale, mais ça, évidemment, ce n'est pas du tout pris en compte.»