Le tribunal de commerce de Quimper a prolongé de trois mois, vendredi, la période d'observation du groupe volailler Doux, en redressement judiciaire depuis le début de juin 2012.
Le tribunal « renouvelle la période d'observation à compter du 30 novembre 2012 » et celle-ci « prendra fin le 28 février 2013 », précise le jugement.
Dans ses attendus, le tribunal a relevé que « le débiteur s'efforce de mettre au point les conditions d'un maintien durable de l'activité et l'élaboration d'un plan de continuation ».
Les juges ont également souligné un « prévisionnel de trésorerie au niveau du groupe satisfaisant pour la période à venir » et ont estimé que Doux avait pris des « mesures en faveur des éleveurs partenaires indispensables à l'activité du débiteur ».
En outre, « les négociations entamées avec la banque Barclays et la banque JBS nécessitent du temps », relève le tribunal, en référence aux partenaires financiers de Doux.
La banque Barclays détient une créance de 142 millions d'euros, sur les 300 millions de dette de Doux, et souhaite la convertir en capital, selon la direction du volailler.
De son côté, le groupe Doux indique, dans un communiqué, qu'un « point d'étape est prévu le 19 février 2013 » au tribunal de commerce de Quimper.
« Le Groupe a présenté une situation économique et financière garantissant à la fois son autonomie financière et sa profitabilité, qui a convaincu le tribunal de poursuivre la période d'observation afin de lui permettre de présenter un plan de continuation. »
« Le nouveau périmètre du Groupe, qui ne comptabilise plus le pôle frais, cédé en septembre 2012, permet d'afficher une rentabilité opérationnelle positive. Le résultat d'exploitation s'établit ainsi à +8,5 M€ au titre du quatrième trimestre de 2012. Le chiffre d'affaires estimé pour 2013 devrait, quant à lui, s'établir à près de 600 M€ et générer un résultat d'exploitation positif », indique le communiqué.
« Le Groupe Doux entend mettre à profit la période d'observation complémentaire, qui lui est accordée par le tribunal de commerce de Quimper, pour mener à bien, avant tout, les négociations avec ses créanciers et mettre au point un tour de table capitalistique et, enfin, établir le plan de continuation qui sera présenté aux autorités chargées de la procédure au printemps de 2013. »
« Le tribunal a accordé trois mois supplémentaires et ce jugement concerne les 21 sociétés » du groupe, a pour sa part indiqué Jean-Luc Guillart, délégué central du syndicat majoritaire CFDT.
Ce prolongement était attendu par toutes les parties au dossier. « Même si on avait préféré six mois, c'est positif », a estimé M. Guillart. « C'est un jugement de prudence. Les gens sont fatigués. Entre les licenciements, les PSE [plans de sauvegarde de l'emploi], ils ont envie de savoir rapidement », a-t-il ajouté.
« Cette décision est un pas positif et ouvre une période supplémentaire qui laisse une chance aux dirigeants de refonder une stratégie d'entreprise solide », a indiqué vendredi Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, dans un communiqué.
« La situation n'est pour autant aujourd'hui pas stabilisée. Guillaume Garot rappelle à l'ensemble des acteurs de la filière avicole française leur responsabilité collective à l'égard d'une filière fragilisée qu'il convient aujourd'hui de reconstruire. La filière de la volaille doit réussir sa mutation économique et écologique, pour consolider les emplois et en créer de nouveaux », explique le communiqué.