L'Egypte, premier importateur mondial de blé et gros client de la Russie, a assuré dimanche pouvoir faire face ces prochains mois à l'embargo de Moscou sur ses exportations, grâce à ses stocks et en diversifiant ses fournisseurs.
« L'Egypte a en stock de quoi assurer la production de pain subventionné pour les quatre prochains mois », a déclaré le ministre de l'Industrie et du Commerce, Rachid Mohamed Rachid.
« La récente décision du gouvernement russe n'aura par conséquent pas d'effet immédiat sur l'Egypte », a-t-il poursuivi dans un communiqué.
Les besoins en blé de l'Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec près de 80 millions d'habitants, s'élèvent à une quinzaine de millions de tonnes par an, dont la moitié sont importées.
La Russie assure environ 50% des achats de cette céréale à l'étranger par l'Egypte, premier importateur mondial, selon les données officielles égyptiennes.
Le gouvernement égyptien subventionne fortement cette denrée afin de maintenir le prix du pain à un niveau abordable pour une population dont près de 40% vit avec deux dollars ou moins par jour.
M. Rachid a d'ailleurs reconnu que la population était « inquiète » des conséquences de cette situation sur le mois de jeûne musulman du ramadan, qui débute mercredi et est marqué traditionnellement par une hausse de la consommation de pain. Il a toutefois assuré que cela n'aurait « pas d'impact » sur la période du ramadan.
Il a également mis en avant la politique de diversification suivie par l'Egypte dans ce secteur, avec notamment l'achat samedi de 240.000 tonnes de blé à la France.
Le ministre a également indiqué que Le Caire avait décidé de suspendre l'importation de blé de pays comme l'Ukraine et le Kazakhstan, en attendant de connaître les conséquences de la sécheresse sur leur politique d'exportation.
Au total, les « changements en cours » devraient avoir un impact de 400 à 700 millions de dollars sur le budget égyptien pour l'année 2010-2011, qui a débuté le 1er juillet, a-t-il estimé.
La Russie, 3e exportateur mondial de blé, a annoncé jeudi un embargo sur les exportations de blé et les produits dérivés jusqu'à la fin de l'année en raison de la canicule qui provoque l'effondrement de ses récoltes, ce qui a accentué la flambée des cours du blé sur les marchés mondiaux.
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