Les salariés de deux sites de Candia (Sodiaal), dans la Sarthe et dans l'Allier, concernés par des annonces de suppression d'emplois, ont réagi, vendredi, par des débrayages et en bloquant la collecte du lait.
Parmi les trois sites menacés, celui du Lude dans la Sarthe, qui emploie 190 salariés, est à l'arrêt depuis vendredi matin et les salariés ont bloqué la collecte du lait.
Un comité d'entreprise, en présence du directeur général Maxime Vandoni, a eu lieu vendredi matin sur le site. Une trentaine de salariés ont occupé l'entrée du site en empêchant la collecte du lait.
La direction a confirmé aux salariés la fermeture du site à la mi-2014. Romain Pottier, délégué syndical du Lude, a rejeté les propositions de reclassement faites par la direction du groupe : « C'est ce qu'ils disent à chaque fois. Ils espèrent trouver un repreneur pour le site : ce ne sont que des paroles ». Il a aussi fustigé les propositions de mobilité géographique en expliquant que les salariés seront « peu à accepter d'aller travailler dans le sud de la France ».
Des représentants du personnel de Lude devaient rencontrer, à 16H30 en préfecture, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, ancien député du département.
Sur le site de Saint-Yorre, dans l'Allier (106 postes), la nouvelle de la fermeture du site en septembre 2013 a été annoncée vendredi matin aux salariés par le directeur adjoint de Candia, Pierre Ensch, qui avait fait le déplacement.
« On avait quelques doutes depuis septembre, mais on ne s'attendait pas à la fermeture. C'est un coup dur », a déclaré Maxime Sanvoisin, délégué du personnel. Les salariés ont alors décidé de procéder à des débrayages, a-t-il indiqué avant d'ajouter qu'ils seront « en grève lundi ».
En revanche, à l'usine Marguerite de Villefranche-sur-Saône (Rhône, fermeture prévue en 2013), où l'annonce a également été faite aux 23 salariés vendredi matin par un responsable de Sodiaal, il n'y a « pas de débrayage pour l'instant », selon Rik Deraeve, délégué syndical central FO chez Sodiaal.
« Je peux comprendre la réaction des gens qui débrayent mais on accuse 26 millions d'euros de pertes (...) et il faut restructurer », a-t-il concédé. « Nous avons une vision différente de la CFDT qui refuse que l'on ferme les usines », a-t-il encore dit.
Dans un communiqué, la Fédération générale agroalimentaire (FGA-CFDT) a dénoncé le plan annoncé par Candia. « Pour les élus FGA-CFDT, cette restructuration est inacceptable, la direction doit revoir sa position. Les mauvais résultats de Candia ne sont pas du ressort des salariés », lit-on dans le communiqué. Le syndicat dénonce notamment des « mauvais choix industriels et des erreurs de stratégie ».
De son côté, le groupe explique les fermetures par l'explosion du coût des matières premières et la « guerre du lait » qui sévit dans la filière.
La fermeture de trois des huit sites de conditionnement du groupe va entraîner une baisse des effectifs de 20 %, Candia employant 1.450 personnes. En revanche, les éleveurs ne sont pas touchés. Pour les 313 personnes qui devraient perdre leur emploi, « Candia s'engage à proposer à chacun d'eux une offre de reclassement » dans l'entreprise.
Candia appartient à Sodiaal, coopérative laitière qui détient entre autres les marques Entremont et Yoplait. Sodiaal emploie près de 7.000 salariés en France et travaille avec plus de 12.000 producteurs de lait.
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