C'est la réponse du berger à la bergère. La coopérative Sodiaal a publié un communiqué renvoyant Lactalis dans ses cordes. Le groupe mayennais l'avait en effet mis en cause dans sa décision de baisser le prix du lait aux producteurs de 5 €/1.000 l, une décision annoncée par courrier le 21 septembre 2012 à ses fournisseurs (cliquez-ici pour télécharger la lettre de Lactalis à ses producteurs).
Face à « la virulence » du ton et aux « contre-vérités » énoncées dans ce courrier, Sodiaal a fait quelques mises au point, en particulier sur ses motivations pour expliquer la baisse appliquée, et sur le fait que le prix moyen de Sodiaal sera supérieur à celui de Lactalis sur douze mois.
Sodiaal tient ainsi à réaffirmer « trois choses simples » :
- « La situation de Candia qui a justifié la mesure des 5 €/1.000 l est extrêmement sérieuse et le choc de prix créé par les appels d'offre du hard-discount allemand remet en cause le modèle économique du lait de consommation en France. Nous rencontrons beaucoup de résistance au niveau de la grande distribution pour ramener les tarifs à un niveau permettant de rémunérer correctement le lait et Lactalis peut affirmer ce qu'il veut : le problème est bel et bien là. »
- « Dire que Sodiaal emmène le prix du lait vers le bas est simplement faux. Les différents observatoires du prix du lait, menés de façon cohérente tels que l'observatoire international LTO en sont une preuve, puisque le prix Sodiaal apparaît en moyenne sur douze mois, plus de 2 €/1.000 l au-dessus de celui de Lactalis. Ce différentiel est facile à reconstituer au travers des prix et primes accordés chaque mois à nos producteurs et va amener le prix moyen de Sodiaal pour l'année 2012 à plus de 311 €/1.000 l. Dans ces conditions, mettre en avant la distorsion de concurrence pour faire baisser le prix du lait relève d'une autre époque : celle où Lactalis se prévalait d'un prix du lait supérieur à celui de ses concurrents nationaux, ce qui n'est plus le cas depuis de nombreux mois. »
- « Enfin, Sodiaal n'a certainement pas de leçon d'interprofession à recevoir de la part d'un acteur qui n'a pris aucune part dans le règlement des dossiers récents de producteurs sans transformateurs (URCVL, GIE Sud Lait ...) et qui ne propose aucune perspective de développement à ses producteurs. On ne peut pas être un pied dedans et un pied dehors et cette attitude de duplicité permanente ne trompe plus personne. »