Quelque 200 agriculteurs et viticulteurs de l'Hérault ont subi lundi d'importants dégâts sur leurs cultures et exploitations et en appellent à la solidarité nationale.
Tout autour de Montpellier, la région et la ville ont été noyées sous des pluies soudaines et diluviennes qui ont causé « d'énormes dégâts », a indiqué mardi à l'AFP Jérôme Despey, président de la chambre d'Agriculture de l'Hérault, qui se livrait à une première évaluation des dégâts. Les vendanges ont commencé en août et seules 15 % environ des grappes restaient à rentrer, estime M. Despey, mais les vignes elles-mêmes ont été parfois très sévèrement touchées : « A l'est de Montpellier, les eaux ont emporté des pans entiers de vignes et il est encore difficile d'accéder aux parcelles inondées », a-t-il confié en milieu d'après-midi.
Ces dernières intempéries surviennent après une première vague, subie le 19 septembre 2014 plus à l'ouest du département dans le secteur de Lamalou-les Bains, qui avait déjà contraint à interrompre les vendanges, rappelle M. Despey. Dans ce secteur de Lamalou, ce sont « des milliers d'hectares qui ont été inondés et des centaines d'hectares en vignes, grandes cultures ou arboriculture qui ont été impactés, occasionnant des pertes de fonds » au-delà de la récolte de l'année, explique-t-il. Lundi, ce sont les hauts-cantons de l'Hérault, au nord-ouest de Montpellier, et les exploitations au sud de la ville (entre Lunel et Lattes), qui ont le plus souffert à une semaine de la fin des vendanges.
Allègements de charges et reconnaissance en catastrophe naturelle
Le responsable, également secrétaire général adjoint de la FNSEA, s'apprêtait justement à accueillir mardi après-midi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, sur une exploitation maraichère de Mauguio (sud de Montpellier), dévastée : « 1,50 mètre d'eau est passé sur les serres, anéantissant les récoltes », affirme-t-il.
M. Despey entend demander à la fois un report et un allègement de charges et la reconnaissance très rapide de l'état de catastrophe naturelle. « On en appelle à la solidarité du gouvernement pour demander que soit rapidement reconnu l'état de catastrophe naturelle et au ministère de l'Agriculture pour qu'il accélère le processus de versement des calamités agricoles. » Selon M. Despey, la commission des calamités agricoles qui dresse les expertises doit se réunir et statuer en décembre, mais « ce sera beaucoup trop tard pour indemniser les producteurs sinistrés ». Le responsable réclame aussi un « allègement et un dégrèvement » des taxes sur le foncier non bâti (dues à la mi-octobre) et des charges sociales et patronales « car ce sont des secteurs qui emploient beaucoup de main-d'œuvre » fait-il valoir.
Le département de l'Hérault abrite une grande diversité de productions agricoles : vignes, fruits et légumes, élevage, grandes cultures...