La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a annoncé lundi «son intention de soumettre à la Commission une proposition visant à fixer à 0% le taux de mise en jachère obligatoire pour les semis de l’automne de 2007 et du printemps de 2008, en réaction à la situation de plus en plus tendue sur le marché des céréales», indique Bruxelles dans un communiqué.
«La proposition doit être considérée comme une réponse ponctuelle» à cette situation, a affirmé la commissaire.
D'une part, «les agriculteurs peuvent continuer à mettre une partie de leurs terres en jachère s’ils le souhaitent»; d'autre part, «il ne s’agit nullement de court-circuiter le ''bilan de santé'' de la Pac prévu en 2008. Un réexamen de la politique céréalière aura lieu et portera notamment sur la question de la mise en jachère obligatoire», a-t-elle ajouté.
Les ministres de l'Agriculture de l'UE, réunis à Bruxelles, devaient d'ores et déjà donner leur feu vert lundi à la proposition de la Commission, selon des sources européennes.
Bruxelles devrait ensuite adopter formellement la mesure d'ici à la fin de juillet, selon un porte-parole.
Dans les vingt-sept Etats membres, la récolte de 2006, moins importante que prévue, entraîne des tensions sur le marché céréalier «et les prix historiquement élevés que nous connaissons», explique la Commission.
Les stocks d’intervention communautaires ont fondu, passant de 14 millions de tonnes au début de la campagne de 2006-2007 à 2,5 Mt aujourd'hui (maïs hongrois principalement). Sur le marché mondial, les stocks de blé sont au plus bas depuis vingt-huit ans.
«Les prix devraient donc se maintenir à un niveau exceptionnellement élevé, en raison à la fois de mauvaises récoltes dans les grands pays producteurs de céréales et d'une demande croissante, notamment de maïs, pour la production de bioéthanol» aux Etats-Unis, poursuit Bruxelles.
Selon les estimations de la Commission, un taux de mise en jachère obligatoire de 0% pourrait inciter les agriculteurs de l'Union européenne à produire une quantité supplémentaire de l'ordre de 10 à 17 millions de tonnes en 2008, par rapport à une production céréalière de 265 Mt prévue en 2007.
