Le ministre indien des Finances s'est inquiété jeudi de la morosité de la production agricole de son pays, pourtant en pleine croissance économique, mais qui doit maintenant importer des céréales pour nourrir ses 1,1 milliard d'habitants.
L'économie indienne a progressé en 2006/2007 à un taux record de 9,4% sur un an, dopé par les services et l'industrie, a rappelé P. Chidambaram. «Mais nous sommes préoccupés par le taux de croissance dans l'agriculture», a-t-il souligné.
La production agricole, qui représente encore 20% du PIB et fait vivre les deux tiers des 1,1 milliard d'Indiens, ne progresse que de 2% sur un an.
Les productions de riz et de blé stagnent depuis dix ans, a déploré le ministre. L'an passé, l'Inde, deuxième producteur mondial de blé, n'en a pas exporté et a même dû en importé pour la première fois depuis six ans.
Signe du malaise dans les campagnes ces dernières années, des milliers de producteurs de coton criblés de dettes se sont suicidés.
De plus en plus inquiet des répercussions politiques - à deux ans des élections législatives - le gouvernement du Parti du Congrès a dévoilé en février un budget fédéral 2007/2008 de 154 milliards de dollars, largement tourné vers le secteur agricole.
«Le principal défi, c'est l'agriculture. Tout le reste peut attendre», avait reconnu le ministre des Finances, citant l'un des pères de l'indépendance de l'Inde, Jawaharlal Nehru.
Le grand argentier a promis davantage de dépenses publiques pour l'irrigation, la fertilisation des terres, les routes en zone rurale et une réduction des taxes sur des produits de première nécessité. Une enveloppe de six milliards de dollars de plus a été annoncée il y a quelques jours.