L’alternance de pluies et de soleil persiste et retarde les moissons. La grêle a même dévasté certaines zones. Les récoltes, toujours plus en retard, doivent pouvoir reprendre dans les régions du Sud. «Nous allons gérer un goulot d’étranglement puisque les blés devront également être fauchés quand nous reprendrons les chantiers», observe Jean-Marie Fournet de Charente Coop.
Le poids spécifique (PS) des orges d’hiver déjà récoltées est couramment au-dessous de la norme (64 kg/hl). «Ces résultats s’expliquent par un faible rayonnement durant la phase de formation des téguments des grains», explique David Gouache, écophysiologiste chez Arvalis.
Avec une protection insecticide souvent insuffisante à l’automne, le coup de chaud du mois d’avril et la présence de maladies en fin de cycle, les pertes de rendement sont souvent estimées à près de 10 q/ha par rapport au potentiel attendu. Des casses d’épis sont même observées dans les régions Centre et Pays de la Loire compte-tenu de la surmaturité et du climat.
Les colzas montrent aussi des résultats décevants d’autant que le temps actuel favorise l’ouverture des siliques et l’égrenage. Les traitements contre les maladies et les ravageurs n’ont pas toujours été efficaces ou effectués et les rendements iront du simple au double (de 15 à 30 q/ha). «Toutes les impasses vont coûter chères», affirme Hugues Zeller d’Union 36.
Pour les blés, dont les chantiers débutent à peine, les premières estimations qualitatives restent prudentes mais il semble d’ores et déjà que les temps de chute d’Hagberg pourrait pâtir de ces conditions climatiques, notamment au Sud. La forte présence de fusariose sur épis n’augure, elle, rien de bon en termes de mycotoxines.