Renoncer à la politique agricole commune (Pac) serait une «faute politique», estime Michel Barnier, le ministre de l'Agriculture français, dans La Tribune de jeudi.
Dans une tribune publiée dans le quotidien économique, le ministre écrit que «la suppression des aides directes au secteur agricole condamne l'agriculture européenne». Il souligne en outre que cette suppression mettrait «à mal nos entreprises agroalimentaires qui valorisent 70% de notre production agricole et sont le deuxième employeur de main-d'oeuvre».
«A l'heure où l'insécurité alimentaire devient une question de sécurité dans le monde, faut-il monnayer la fin de la Pac?» s'interroge le ministre. «L'alimentation ne peut être laissée à la seule spéculation financière, au moins-disant sanitaire et environnemental ou aux simples lois du marché», estime-t-il.
«Dans ce contexte, la politique agricole commune est plus que jamais nécessaire, non parce qu'elle est historique, mais parce qu'elle est stratégique», écrit Michel Barnier.
Le ministre admet qu'il «faille adapter notre politique agricole à son temps» mais, au-delà de décisions d'urgence, «il est impératif de réorienter le budget de la Pac sur des outils de couverture des risques pour mieux stabiliser les marchés».
«L'Union européenne, face au choc alimentaire mondial, avec la puissance de son agriculture et sa politique agricole intégrée, a une responsabilité en participant à la régulation des marchés alimentaires mondiaux», conclut-il.