De plus en plus controversée en raison de son coût financier et énergétique, le labour d'hiver trouve encore sa justification dans les terrains argileux. Si le labour est suffisamment dressé pour obtenir une bonne surface d'échange, l'action du gel et du dégel contribue très nettement à l'amélioration de la structure du sol.
Dans les terrains labourés, l'eau s'infiltre également beaucoup mieux, ce qui constitue un avantage certain en sol hydromorphe lorsqu'on vise des implantations précoces (pois, orge de printemps).
Le labour permet aussi l'enfouissement des résidus des cultures intermédiaires ou des repousses, parfois volumineux. Laissés en surface, ils peuvent ralentir le ressuyage, handicaper fortement la fabrication du lit de semences et gêner les opérations de semis, notamment avec les semoirs à sabots, encore largement répandus.
En incorporant les résidus d'herbicides comme les sulfonylurées, il est possible d'éviter des accidents de levée de colza ou de porte-graines.
Enfin, la charrue détruit un grand nombre d'adventices levées après les déchaumages d'été, sans faire appel aux herbicides, et enfouit les graines. Pour un certain nombre d'espèces, comme les bromes, la vulpie, le vulpin, le labour constitue un levier puissant pour faire régresser les populations.
A contrario , cette pratique peut ramener à la surface des graines de dicots qui se conservent enfouies parfois des dizaines d'années. Dans les terres fragiles (limons battants), son utilité est plus discutable et peut conduire à un accroissement important du phénomène d'érosion.